Sahel : l’armée française multiplie les opérations contre les jihadistes

Les militaires français déployés au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane multiplient ces dernières semaines les frappes contre des bases jihadistes entre le Niger et le Mali.  

Le président du Niger, Mahamadou Issoufou avec un officier français le 21 février 2015. © AFP

Le président du Niger, Mahamadou Issoufou avec un officier français le 21 février 2015. © AFP

Publié le 17 avril 2015 Lecture : 2 minutes.

L’armée française enchaîne les opérations au Sahel pour lutter contre l’avancée des jihadistes dans la région, notamment au Mali. Dernière en date, une centaine de légionnaires du 2e REP (Régiment étranger parachutiste) ont sauté le 7 avril sur la passe de Salvador, à la frontière entre la Libye et le Niger, voie de passage privilégiée de groupes armés vers le Mali, a annoncé jeudi l’état-major.

Au total, 140 militaires français ont été mobilisés du 7 au 13 avril pour sécuriser la passe de Salvador, côté nigérien, a précisé le porte-parole de l’état-major, le colonel Gilles Jaron. "Nous n’avons pas été au contact de l’adversaire, nous n’avons pas détecté de mouvement dans la zone mais nous avons décelé des points logistiques, avec des fûts d’essence enterrés, de la nourriture et des bidons pleins de matériels divers permettant de soutenir des combattants en transit dans le désert", a indiqué l’officier.

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D’importants moyens comme des drones de renseignement pilotés depuis Niamey et des avions de chasse sont également engagés sur le terrain.

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De Serval à Barkhane, la stratégie française a évolué

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La force française Barkhane (3 000 hommes), qui a succédé à Serval à l’été 2014 et couvre cinq pays (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso), mène des opérations de reconnaissance, de contrôle de zone et de recherche de caches d’armes et de combattants sur toute la bande sahélo-saharienne.

Depuis le début 2015, une douzaine d’opérations d’envergure, associant souvent des soldats des pays de la région, ont été réalisées. La plus spectaculaire, menée par des forces spéciales françaises le 6 avril, a permis la libération d’un otage néerlandais, Sjaak Rijke, qui était détenu depuis trois ans et demi par le groupe islamiste Aqmi.
"Nous ne sommes plus dans une logique de coups de marteau (comme du temps de Serval) mais de ‘coups de râteau’ pour nous assurer qu’il n’y a plus de mauvaise herbe", explique volontiers le colonel Jaron pour décrire Barkhane.

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Les jihadistes résistent

Trois civils ont encore été tués mercredi près de Gao, dans le nord du Mali, dans une attaque suicide contre une base de l’ONU. L’attaque la plus meurtrière contre la Minusma avait fait neuf morts en octobre 2014.

Pour Alain Coldefy, expert défense à l’Institut français de relations internationales et stratégiques (Iris), "il ne s’agit pas là d’une recrudescence du terrorisme" mais d’un "mode d’action utilisé pour des raisons vénales de marquage du territoire" ou des revendications politiques.

"C’est un pays de trafic, avec du banditisme, des clans qui veulent avoir le contrôle du trafic", explique-t-il. Les questions d’autonomie ne sont par ailleurs toujours pas réglées, la rébellion à dominante touarègue rechignant à parapher l’accord de paix négocié à Alger. "Tant que ces accords ne seront pas signés, les opérations militaires ne règleront pas le problème", estime l’expert, très réservé sur les chances de les voir paraphés.

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(Avec AFP)
 

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