Trafic de bébés au Niger : la justice se déclare incompétente

Se déclarant incompétent, le tribunal correctionnel de Niamey a décidé vendredi d’abandonner les poursuites à l’encontre d’une vingtaine de personnes accusées d’avoir participé à un trafic international de bébés. Parmi elles figurent Hama Amadou, ex-président du Parlement et principal opposant du président Issoufou.

La justice nigérienne abandonne les poursuites dans l’affaire du trafic des bébés. © AFP

La justice nigérienne abandonne les poursuites dans l’affaire du trafic des bébés. © AFP

Publié le 30 janvier 2015 Lecture : 1 minute.

"Le tribunal se déclare incompétent sur cette affaire, aucune juridiction civile ne s’étant jusqu’alors prononcée sur la filiation des bébés concernés par ce procès pour supposition d’enfants, un délit qui consiste à attribuer la maternité d’un enfant à une femme qui ne l’a pas mis au monde", a estimé le juge.

La décision a provoqué des cris de joie parmi les accusés et leurs proches. L’ex-ministre de l’Agriculture Abdou Labo, un proche du président Issoufou qui faisait parti des accusés, a étreint en souriant les avocats de la défense.

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L’action du procureur déclarée irrecevable

"Le tribunal a déclaré l’action du procureur irrecevable. Le juge s’est déclaré incompétent. Il n’y a plus de poursuite contre [les accusés] ou contre qui que se soit", s’est félicité Me Boubacar Mossi, l’un des avocats.

"La décision concerne tous les individus, y compris Hama Amadou, qui n’était pas présent au procès, ayant fui en France lorsqu’il a été inquiété dans cette affaire", a précisé Me Nassirou Laouali.

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L’ancien président du Parlement et principal opposant du président Mahamadou Issoufou était inculpé avec une vingtaine de personnes, dont l’une de ses épouses, dans un présumé trafic international de bébés entre le Niger, le Nigeria et le Bénin.

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Hama Amadou a toujours clamé que les poursuites lancées contre lui étaient politiques. Selon lui, le pouvoir cherche à l’écarter avant l’élection présidentielle de 2016. Les autorités ont démenti ces allégations.

L’accusation a dix jours pour faire appel contre la décision du tribunal correctionnel de Niamey d’abandonner des poursuites dans cette affaire.

(Avec AFP)

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