Qui sont les hommes d’affaires les plus influents ?

Notoriété, aptitude diplomatique, poids économique, rayonnement moral ou culturel… « Jeune Afrique » désigne les hommes et femmes d’affaires les plus influents du continent.

Publié le 13 janvier 2011 Lecture : 4 minutes.

 

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1 Donald Kaberuka

Rwanda, Banque africaine de développement

Après Kaberuka ? Kaberuka, tout simplement. À 59 ans, l’ancien ministre rwandais des Finances est parvenu sans grande difficulté, en mai, grâce à son bilan et faute de concurrents sérieux, à décrocher un second mandat de cinq ans – le dernier – à la tête de la Banque africaine de développement (BAD).

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À son actif, sa réactivité face à la crise, qui a permis de mobiliser rapidement 9 milliards de dollars de dons pour la période 2008-2010. « Je prends l’engagement de continuer, avec mon équipe, à bâtir au quotidien une organisation de stature internationale », a-t-il martelé lors de sa prise de fonctions pour son second mandat, le 1er septembre. Mais c’est dès 2009 que Donald Kaberuka est devenu le plus grand argentier d’Afrique. Avec 12,6 milliards de dollars de prêts et de dons accordés par la BAD en 2009, soit une hausse de 129 % par rapport à 2008, la banque de développement panafricaine a pour la première fois débloqué davantage de crédits que la Banque mondiale en Afrique, devenant ainsi le premier bailleur de fonds du continent. Kaberuka entretient des relations privilégiées et régulières avec la communauté des bailleurs : soit les plus grands pays de la planète.

2 Ngozi Okonjo-Iweala

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Nigeria, directrice générale de la Banque mondiale

Première femme ministre des Finances du Nigeria, première Africaine à la direction générale de la Banque mondiale (BM), Ngozi Okonjo-Iweala sera-t-elle la première femme à diriger l’institution, dont la présidence sera renouvelée en 2012 ? Discrète, mais très directe, elle est, à 56 ans, l’une des Africaines les plus influentes au monde. Diplômée de Harvard, elle a travaillé à la Banque de 1982 à 2003, pour y revenir par la grande porte en 2007, après quelques années passées à la tête des finances de son pays.

3 Phuthuma Nhleko

Afrique du Sud, MTN

Le patron de MTN depuis 2002 symbolise en Afrique à la fois l’extraordinaire révolution du mobile et l’une des plus belles réussites capitalistiques africaines de la décennie. Sous ses ordres, le groupe sud-africain s’est implanté dans 21 pays, où il est souvent l’un des plus gros contributeurs fiscaux, et a conquis 135 millions d’abonnés. Mais fin mars, c’est sur un échec que Phuthuma quittera son poste (il sera remplacé par Sifiso Dabengwa) : ne pas avoir mené à bien le rapprochement de sa compagnie avec un autre géant des télécoms. L’homme garde néanmoins le sourire. En novembre, la vente de ses actions MTN lui a rapporté 46 millions d’euros.

4 Noureddine Cherouati

Algérie, Sonatrach

Le PDG du groupe pétrolier public, 62 ans, désigné en mai dernier, est un « fils de Sonatrach », entreprise qu’il a rejointe en 1971 à l’issue de sa formation à Polytech d’Alger. Sa mission : réhabiliter le groupe, écorné par un scandale financier qui a emporté son prédécesseur, Mohamed Meziane, et relancer la machine du premier groupe africain (classement J.A.) et quatrième exportateur mondial de gaz.

5 Mustapha Terrab

Maroc, Office chérifien des phosphates (OCP)

Parce que l’OCP est au Maroc ce que Sonatrach est à l’Algérie, difficile de ne pas voir en son directeur général, Mustapha Terrab, l’un des hommes les plus influents du Maroc, et d’Afrique. L’homme de 55 ans, originaire de Fès, a été nommé en février 2006 par le roi Mohammed VI. Proche de ce dernier, il est un peu le prolongement des ambitions de M6, notamment à travers la promotion du retour de la matière grise marocaine au pays. Lui-même a passé une partie de sa vie aux États-Unis.

6 Nassef Sawaris

Égypte, Orascom

D’après le magazine Forbes, il est l’homme le plus riche d’Afrique (4,5 milliards d’euros dans son escarcelle). Longtemps mis sous la tutelle de son père Onsi, le plus jeune des trois frères de la famille copte Sawiris a repris cette année la présidence d’Orascom Construction Industries, la branche BTP du groupe. Ses affaires prospèrent en Égypte (il est membre du parti au pouvoir) et dans le Golfe, grâce à des associations fructueuses avec des multinationales européennes.

7 Arnold Ekpe

Nigeria, Ecobank

Certes, le groupe bancaire Ecobank n’est pas le plus puissant du continent. Mais il est implanté dans 29 pays. Et il est bien rare, en Afrique, de pouvoir ouvrir une banque sans défendre le projet devant le chef de l’État ou, tout du moins, le ministre de l’Économie et des Finances. De ce fait, Arnold Ekpe, qui construit pas à pas une véritable banque panafricaine, s’est constitué un solide réseau.

8 Mohamed el-Kettani

Maroc, Attijariwafa Bank

Sa retenue n’a d’égale que sa détermination à propulser la première banque marocaine (et maghrébine) au rang de groupe de dimension mondiale. En 2009, le groupe a réalisé un total de bilan de 290 milliards de dirhams (26 milliards d’euros) et un produit net bancaire de 13,3 milliards de dirhams. Il a racheté quatre filiales du Crédit agricole en Afrique de l’Ouest, pour devenir le premier groupe de la région. Et ne devrait pas s’arrêter là.

9 Aliko Dangote

Nigeria, première fortune ouest-africaine

Le magnat de Lagos (dont la fortune est estimée à 1,6 milliard d’euros) reste un pilier des affaires nigérianes. Ses quinze sociétés dominent le BTP et l’agroalimentaire ; il a des filiales au Sénégal, au Ghana, au Bénin et au Togo. Celui qui est surnommé par ses détracteurs l’Al Capone africain – pour son habileté à créer des quasi-monopoles – était très écouté par les anciens présidents Obasanjo et Yar’Adua. Il est moins introduit chez Goodluck Jonathan, mais saura rebondir. Son dernier coup : l’introduction en Bourse de Dangote Cement, qui a dopé de 30 % la capitalisation à Lagos au mois d’août.

10 Jean-Louis Billon

Côte d’Ivoire, Sifca

Il est beaucoup plus que le patron du premier groupe privé ivoirien, Sifca. En partenariat avec le géant asiatique Olam, il est devenu le poids lourd de l’agro-industrie en Afrique de l’Ouest. Président de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire (CCICI), il enrichit son réseau à l’international. Et la crise actuelle dans son pays confirme sa force de frappe. Après son appel en faveur d’une suspension du paiement des impôts, le clan Gbagbo l’a interdit de sortie du territoire.

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