Ahmed Tidiane Souaré

Le Premier ministre de Guinée essaie de faire avancer des dossiers en panne et de mobiliser les bailleurs de fonds. Bilan après son séjour au Canada.

Publié le 14 décembre 2008 Lecture : 2 minutes.

De passage à Paris, en provenance du Canada où il a assisté au sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Organisation internatio­nale de la francophonie (OIF), le Premier ministre guinéen, Ahmed Tidiane Souaré, nous a rendu visite le 23 octobre au siège de Jeune Afrique. Nommé le 20 mai dernier pour relever un pays embourbé dans des difficultés économiques, Souaré a passé son séjour canadien et son escale parisienne à rencontrer hommes d’affaires, partenaires au développement, institutions de financement…
Le 22 octobre, après la clôture du sommet de l’OIF, il a fait une présentation sur « les opportunités d’investissement en Guinée » à l’occasion du Forum économique organisé par le Conseil canadien pour l’Afrique. Il a rencontré les dirigeants de la multinationale canadienne SNC-Lavalin, spécialisée en BTP, infrastructures, ingénierie…, et partenaire de Rio Tinto dans des projets miniers en Guinée. Rio Tinto a déjà investi 300 millions de dollars dans l’exploration et le développement du gisement de fer du Simandou et en promet 100 millions de plus dans les mois qui viennent. La société minière revendiquait, au 31 janvier 2008, la création de 1 800 emplois directs et indirects. Souaré attache de l’importance à ce mégaprojet, qui devrait produire 70 millions de tonnes de minerai de fer par an, et a fait savoir aux dirigeants de Rio Tinto qu’il était préoccupé par la lenteur dans la mise en œuvre. Il essaie également de négocier avec eux l’accroissement de la part des recettes d’exploitation rétrocédée à l’État guinéen.

Le chef du gouvernement a aussi consacré du temps à la diplomatie. Pour obtenir la réouverture de l’ambassade du Canada à Conakry, il a pris contact avec l’ex-Premier ministre canadien Jean Chrétien, l’ancien ambassadeur du Canada en Guinée Denis Briand, et la société Desjardins, spécialiste de la « finance coopérative », partenaire de Yété Mali, une institution guinéenne de microfinance. Le Premier ministre estime que la coopération canadienne a des procédures plus allégées et surtout travaille dans la discrétion.
À Paris, Souaré a rencontré, le 23 octobre, le secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf, les dirigeants de Global Alumina, intéressés par le projet de création d’une raffinerie en Guinée, ainsi que des émissaires de la banque Lazard venus offrir leurs services en matière de traitement de la dette publique et d’appui technique au secteur des mines. Le Premier ministre travaille en effet à la mise en place d’un Office guinéen des mines pour encadrer ce secteur stratégique.
On l’aura compris : le chef du gouvernement guinéen agit et veut y croire. « La tâche est très difficile mais pas impossible à accomplir. Je tente de mobiliser tous les amis de la Guinée pour y arriver », a-t-il dit pour conclure sa visite.

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