Nord-Mali : Alger estime « surfaites » les divergences avec Paris

L’Algérie a estimé dimanche que les divergences avec la France au sujet du conflit malien étaient « quelquefois surfaites », à l’occasion d’une visite du ministre français de l’Intérieur Manuel Valls.

Le ministre français de l’Intérieur et le ministre algérien des Affaires étrangères, à Alger. © AFP

Le ministre français de l’Intérieur et le ministre algérien des Affaires étrangères, à Alger. © AFP

Publié le 14 octobre 2012 Lecture : 3 minutes.

L’Algérie a estimé dimanche que les divergences avec la France au sujet du conflit malien étaient "quelquefois surfaites", à l’occasion d’une visite du ministre français de l’Intérieur Manuel Valls.

Evoquant des "nuances" entre les deux approches, le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci a souligné à l’AFP qu’on avait "souvent exacerbé, exagéré les divergences de points de vues de l’Algérie et de la France" sur la résolution du conflit au Mali.

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La visite de M. Valls, la quatrième d’un ministre français à Alger en trois mois, intervient après le vote vendredi par le Conseil de sécurité de l’ONU d’une résolution pressant les pays ouest-africains de préciser leurs plans en vue d’une intervention militaire pour reconquérir le nord du Mali, contrôlé par des islamistes extrémistes.

Résolution de l’ONU

Ce texte, à l’initiative de la France, invite parallèlement le gouvernement malien et les rebelles touaregs à entamer un dialogue "crédible". En outre, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union africaine sont appelées à préciser dans les 45 jours les modalités d’une intervention militaire.

L’Algérie privilégie une solution négociée au Mali voisin tout en n’excluant pas une intervention militaire qui, selon elle, doit être exclusivement africaine. "(…) je crois que le ministère des Affaires étrangères de l’Algérie, en disant qu’il se reconnaissait dans cette résolution, indique bien que les divergences entre l’Algérie et la France sont quelquefois surfaites sur ce sujet", a dit M. Medelci après un entretien avec le ministre français.

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Pour lui, il faut "préserver les nuances" entre les positions de Paris et Alger et même celles avec les Etats-Unis. Samedi, le porte-parole des Affaires étrangères algériennes, Amar Belani, a qualifié la résolution 2071 de texte "qui cristallise la convergence entre les différentes approches sur la table. A ce titre, nous la considérons comme positive car elle reprend de nombreux éléments de la démarche algérienne".

Pour M. Valls, la position algérienne "montre bien qu’il y a des points de vue communs entre nos deux pays. C’est un élément évidemment très important". "Avec nos amis algériens, nous partageons deux objectifs", a-t-il déclaré à l’AFP: que le Mali "retrouve son intégrité" d’une part et d’autre part poursuivre la lutte contre le terrorisme, une oeuvre commune "excellente".

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"Processus politique et dialogue"

Un élément essentiel de la résolution 2071, a-t-il rappelé, porte sur "un processus politique et un dialogue" entre nord et sud maliens, qu’Alger a toujours privilégié et "puis évidemment la perspective d’une intervention sous l’égide des Africains", désormais admise par Alger.

Jeudi, avant l’adoption de la résolution à l’ONU, le président français François Hollande avait rejeté toute négociations préalable à une intervention militaire africaine au Nord-Mali. "Discuter avec qui ? Avec Aqmi? Qui peut imaginer qu’il puisse y avoir là des conversations qui puissent être utiles?".

La presse algérienne soulignait ces derniers jours que l’Algérie, qui partage une longue frontière avec le Mali, maintenait des discussions notamment avec une composante malienne islamiste alliée d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) au Nord-Mali, Ansar Dine, en vue d’une solution de réconciliation.

M. Valls, arrivé samedi soir à Alger pour préparer la visite d’Etat de M. Hollande en Algérie début décembre, devait encore rencontrer le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le président Abdelaziz Bouteflika avant son départ d’Alger.

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