Tunisie : trois Femen arrêtées après une action seins nus à Tunis

Trois militantes Femen ont été interpellées dans la matinée du mercredi 29 mai après une action seins nus devant le Palais de Justice à Tunis. Cette première action dans un pays arabe visait à soutenir Amina, la Femen tunisienne détenue en prison depuis une dizaine de jours.

L’action seins nus devant le Palais de Justice de Tunis, le 29 mai. © Capture d’écran Youtube/Nawaat

L’action seins nus devant le Palais de Justice de Tunis, le 29 mai. © Capture d’écran Youtube/Nawaat

BENJAMIN-ROGER-2024

Publié le 29 mai 2013 Lecture : 1 minute.

Lundi matin, trois Femen ont protesté seins nus devant le Palais de Justice à Tunis pour soutenir Amina, la Tunisienne arrêtée il y a dix jours à Kairouan pour port d’un spray lacrymogène et profanation d’un cimetière, actes pour lesquels elle sera jugée demain, jeudi 30 mai. Amina s’était surtout rendue célèbre il y a quelques semaines pour avoir posté sur des photos d’elle seins nus sur Internet.

Face à de nombreux journalistes, les trois jeunes femmes, deux Françaises de 23 et 27 ans et une Allemande de 19 ans, ont hurlé « Free Amina » et brandi des pancartes avec des slogans féministes. D’après l’AFP, elles ont été interpellées sans ménagement par les policiers qui les ont traînées à l’intérieur du tribunal.

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Cette première action sein nu, marque de fabrique de l’association féministe, est la première du genre dans un pays arabe. « Nous avons franchi l’étape de la nudité et nous n’allons pas nous arrêter là, assène fièrement Inna Shevchenko, leader des Femen en France. Nous voulons être le détonateur d’un ‘printemps des femmes’ dans le monde arabe. » D’après elle, cette opération coup de poing a été soigneusement préparée dans le local de l’organisation à Paris, pendant une semaine, dans le plus grand secret.

Les trois activistes ont pris l’avion hier pour Tunis. Militantes de longue date, elles avaient participé à plusieurs actions seins nus, du Vatican à Davos en passant par Paris. Une des Françaises avait notamment pris part aux protestations visant le président tunisien, Moncef Marzouki, à l’Institut du monde arabe, à Paris, le mois dernier.

« Maintenant qu’elles ont été arrêtées par la police, la décision judiciaire sur leur sort va être hautement politique, souligne Inna Shevchenko. On est prêtes à tout et on réagira en tant que Femen, avec d’autres actions. » En Tunisie, l’attentat à la pudeur est passible de six mois de prison ferme. L’affaire est d’autant plus compliquée qu’elle concerne trois ressortissantes étrangères.

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Benjamin Roger

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