Algérie : le ministre de la Santé annonce que l’épidémie de choléra est « maîtrisée »

L’épidémie de choléra, qui a tué deux personnes en Algérie depuis son apparition le 7 août, est « maîtrisée », a affirmé mardi Mokhtar Hasbellaoui, le ministre de la Santé. Les autorités politiques et sanitaires restent critiquées pour leur gestion de l’épidémie.

59 cas de choléra ont été confirmés dans cinq régions du pays, dont 11 cas à Alger. © Vincent Fournier/J.A.

59 cas de choléra ont été confirmés dans cinq régions du pays, dont 11 cas à Alger. © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 4 septembre 2018 Lecture : 2 minutes.

« La situation (…) est maîtrisée », mais le dispositif de prévention sera maintenu « jusqu’à la compréhension des causes réelles de cette urgence sanitaire », et « jusqu’à ne plus avoir aucun cas suspect », a dit le ministre, cité par l’agence d’État APS, mardi 4 septembre.

Il n’a pas précisé combien de « cas suspects » restaient hospitalisés. Il s’agit principalement de patients présentant les symptômes de la maladie : des diarrhées aiguës et des vomissements.

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Dimanche, selon un dernier bilan officiel, seuls dix « malades » du choléra étaient encore hospitalisés sur les 74 cas confirmés depuis le début de l’épidémie, les premiers en Algérie depuis 1996.  Les autorités n’avaient plus annoncé de nouveau cas avéré depuis le 29 août.

Le wali de Blida limogé

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que la durée d’incubation du choléra peut aller jusqu’à cinq jours, mais que le vibrion responsable de la maladie peut rester présent jusqu’à 10 jours chez des porteurs sains.

Lundi soir, Mustapha Layadhi, le wali (préfet) de Blida, principal foyer de l’épidémie, a été limogé par le président Abdelaziz Bouteflika, selon les médias publics. Ces derniers citaient un communiqué de la présidence toutefois muet sur le motif de cette décision.

La saleté des rues de la ville de Blida, située à une cinquante de km au sud d’Alger, avait été pointée du doigt par certains médias, alors que le choléra est provoqué par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés.

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Les autorités très critiquées

Le manque d’empathie du wali avait également été critiqué, de même que son apparente méconnaissance des modes de transmission du choléra. Dans une vidéo diffusée par des chaînes de télévision et des sites d’information, Mustapha Layadhi était en effet resté à une dizaine de mètres d’une malade du choléra qui s’adressait à lui à travers une grille, avant de fermement ordonner au personnel de ne pas la laisser s’approcher davantage.

Au-delà de Mustapha Layadhi, l’ensemble des autorités politiques et sanitaires algériennes sont très critiquées pour leur gestion de l’épidémie, accusées d’avoir tardé à annoncer la présence du choléra ou d’avoir multiplié les déclarations contradictoires sur les origines de l’épidémie.

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Le ministre de la Santé lui-même s’était vu sévèrement reprocher son absence et son silence au début de la réapparition en Algérie du choléra, une maladie facilement traitable par réhydratation notamment, mais qui peut tuer en quelques heures faute de traitement.

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