Tunisie : ce qu’il faut savoir sur Faouzi Benzarti, le nouveau sélectionneur

Faouzi Benzarti, un des techniciens les plus réputés du pays, a été nommé nouveau sélectionneur des Aigles de Carthage. Il succède ainsi à Nabil Maâloul, avec comme mission principale de qualifier la Tunisie pour la CAN 2019.

Faouzi Benzarti, le sélectionneur de la Tunisie, a été limogé moins de trois mois après sa nomination. © Christophe Ena/AP/SIPA

Faouzi Benzarti, le sélectionneur de la Tunisie, a été limogé moins de trois mois après sa nomination. © Christophe Ena/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 7 août 2018 Lecture : 3 minutes.

Doyen des entraîneurs tunisiens, Faouzi Benzarti (68 ans) a été nommé le 4 août pour succéder à Nabil Maâloul, qui a démissionné peu de temps après la Coupe du monde 2018. Benzarti, qui a entraîné les meilleurs clubs du pays, a déjà dirigé les Aigles de Carthage à deux reprises.

Le joueur d’un seul club

Né en 1950 à Monastir, Faouzi Benzarti n’a connu qu’un seul club tout au long de sa carrière, l’Union sportive de Monastir (USM). Cet ancien milieu de terrain offensif, jamais appelé en sélection nationale, est aussi le frère de Lotfi Benzarti, également joueur de l’USM devenu entraîneur.

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Faouzi Benzarti a débuté sa formation de coach alors qu’il était encore en activité, ce qui lui a permis de coacher dès 1977 le club CO Sidi Bouzid en Tunisie. Quarante ans plus tard, il sera désigné neuvième meilleur entraîneur africain de tous les temps…

Il a entraîné les meilleurs clubs de Tunisie

S’il a dirigé, outre Sidi Bouzid, l’EM Mahdia, l’US Monastir et le Stade tunisien, Benzarti s’est assis plusieurs fois sur les bancs de touche des quatre meilleurs clubs, à savoir l’Espérance de Tunis, le Club sportif sfaxien (CSS), le Club africain et l’Étoile du Sahel.

Il a remporté neuf titres de champion : cinq avec l’Espérance, trois avec l’Étoile du Sahel, un avec le Club africain. Un palmarès agrémenté d’une Ligue des champions (1994 avec l’Espérance), de deux Coupes de la CAF (2006 et 2015 avec l’Étoile du Sahel), d’une Coupe de Tunisie (2015) et de deux Supercoupes d’Afrique (1995 avec l’Espérance et 2018 avec le Wydad Casablanca).

Car Benzarti, adepte d’un football offensif, a également coaché les deux clubs de Casablanca : le Wydad donc, mais aussi le Raja Casablanca, qu’il avait conduit en finale de la Coupe du monde des clubs en 2013. Il a également effectué deux passages aux Émirats arabes unis, à Al Sha’ab Sharjah (1998-1999) et à Sharjah SC (2012).

L'entraîneur du Raja Casablanca Faouzi Benzarti, à droite, avec Adil Karrouchy du Raja Casablanca lors du match de demi-finale contre l'Atletico Mineiro au tournoi de football de Marrakech, en 2013. © Christophe Ena/AP/SIPA

L'entraîneur du Raja Casablanca Faouzi Benzarti, à droite, avec Adil Karrouchy du Raja Casablanca lors du match de demi-finale contre l'Atletico Mineiro au tournoi de football de Marrakech, en 2013. © Christophe Ena/AP/SIPA

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Sélectionneur pour la quatrième fois

Faouzi Benzarti a été nommé pour deux ans. Entre 2007 et 2009, le Tunisien avait entraîné la Libye, lors d’un de ses exils. Pour lui, il s’agira de sa troisième expérience sur le banc des Aigles de Carthage. La première, lors de la CAN 1994 organisée en Tunisie, avait duré le temps d’un match face à la RDC (1-1), après le limogeage de Youssef Zouaoui suite à une défaite inaugurale contre le Mali (0-2).

La seconde, en 2010, fut notamment marquée par une élimination au premier tour de la CAN en Angola après trois matches nuls. Benzarti aura comme mission de qualifier la Tunisie pour la CAN 2019. La mission est loin d’être inaccessible, surtout depuis le succès obtenu contre l’Égypte (1-0) en juin 2017. Le nouveau sélectionneur tunisien fera ses débuts au moins de septembre prochain, au Swaziland.

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Un caractère bien trempé

À 68 ans, Benzarti a passé l’âge de manier la langue de bois. Direct, parfois cassant, le technicien n’hésite pas à dire tout haut ce qu’il pense. Il l’a encore prouvé pendant la Coupe du monde en Russie, et notamment après la défaite de la Tunisie face à la Belgique (2-5). Il s’était publiquement interrogé sur le fonctionnement de la fédération et de la Direction technique nationale (DTN) et l’évaluation du travail de Nabil Maâloul.

Les piques adressées à Wadii Al Jari, le président de la fédération, n’ont pourtant pas dissuadé ce dernier de le choisir pour les deux prochaines années. « On peut supposer que la cohabitation sera parfois difficile entre eux, car Benzarti est très direct et n’hésitera pas à bousculer son président », ricane un entraîneur.

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