Rwanda : la police dément les rumeurs d’incursions de groupes armés dans le sud du pays

Plusieurs rumeurs d’infiltrations de groupes armés dans le sud du Rwanda, à la frontière avec le Burundi, sont apparues ces dernières semaines. Les autorités rwandaises ont contesté la présence d’éléments insurrectionnels sur le sol rwandais.

Un blindé de l’armée rwandaise à Kigali le 30 août 2017. © AP/SIPA

Un blindé de l’armée rwandaise à Kigali le 30 août 2017. © AP/SIPA

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Publié le 20 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

Vendredi 13 juillet, devant un parterre composé d’officiers de la nouvelle promotion de l’académie militaire rwandaise de Camp Gako, le président Paul Kagame a estimé que « tous ceux qui rejoignent l’armée rwandaise sont entraînés pour affronter tous les challenges de notre époque, même les situations inattendues ». « L’armée rwandaise est entraînée à faire la guerre, pas à la lancer. […] Mais si les autres nous considèrent comme [étant] leur problème et choisissent de commencer une guerre contre nous, nous sommes déterminés et entraînés à combattre et en finir avec eux », a-t-il ajouté.

Ce discours du chef de l’État rwandais intervenait alors que plusieurs rumeurs d’incursions de groupes armés venus du sud du pays ont fait leur chemin ces dernières semaines. Dans un communiqué publié le 2 juillet, la police nationale rwandaise a expliqué que « le dimanche 1er juillet vers 23 h 30, un groupe armé de fusils [avait] attaqué le district de Nyaruguru [au sud du Rwanda] (…) Le groupe a attaqué à travers la forêt de Nyungwe depuis le Burundi avant de fuir dans la même direction. » « Un incident similaire a eu lieu dans le même district il y a deux semaines », poursuit le document.

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« Rumeurs vides »

Le communiqué, relayé sur les réseaux sociaux, a d’ailleurs entraîné une réponse le 10 juillet de la Force de défense nationale du Burundi (FDNB), qui a assuré « qu’aucun mouvement ni trace d’éléments armés n’ont été constatés par les unités de la FDNB ».

Les auteurs des récentes attaques n’ont pas été clairement identifiés, la police rwandaise parlant de « bandits », mais le Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD), une formation rebelle en exil née de la convergence de différents courants d’opposition au Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame, a affirmé dans un communiqué publié le 15 juillet avoir lancé une branche armée, les Forces nationales de libération (FNL). Celles-ci auraient conduit des attaques dans cinq districts du sud, dont celui de Nyaruguru.

Si plusieurs médias ont rapporté ces cas d’incursions militaires dans cette zone du sud du Rwanda, frontalière avec le Burundi, ces infiltrations ont été démenties par la police rwandaise qui les a qualifiés de « rumeurs vides », précisant néanmoins que Callixte Sankara, signataire du communiqué du MRCD et présenté comme porte-parole de sa branche armée, était « un fugitif connu des services rwandais ». Sankara est un ancien membre du Congrès national rwandais (RNC) de Kayumba Nyamwasa, ancien officier de l’armée rwandaise qui vit aujourd’hui en exil en Afrique du Sud. Une source officielle rwandaise a quant à elle assuré « ne pas pouvoir donner de crédit à ce genre de rumeurs ».

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