Présidentielle au Mali : Soumaïla Cissé en campagne dans la région-clé de Sikasso

Alors que la campagne électorale entre dans sa deuxième semaine, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition et principal adversaire du président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, est à Sikasso, région-clé du sud malien.

Soumaïla Cissé en campagne à Yanfolila, dans le sud du Mali, le 16 juillet 2018. © Baba Ahmed / JA

Soumaïla Cissé en campagne à Yanfolila, dans le sud du Mali, le 16 juillet 2018. © Baba Ahmed / JA

Publié le 17 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

Ce lundi 16 juillet, un long cortège d’une dizaine de voitures teintes en vert et blanc, les couleurs de l’Union pour la république et la démocratie (URD, principal parti de l’opposition), quitte Bamako et prend la direction de Sikasso, dans le sud du pays. Au centre du convoi figure Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition et principal adversaire d’Ibrahim Boubacar Keïta, le président sortant, lui aussi en campagne pour sa réélection. En cours de route, les véhicules déversent tracts et petites affiches en direction des militants, sympathisants et curieux amassés tout au long du chemin pour saluer le passage du candidat.

Première escale de la caravane : Selingué, une commune située à 150 km au sud de Bamako. Natif de Tombouctou et plutôt à l’aise d’habitude en Français et en songhaï, Soumaïla Cissé prend la parole et s’exprime dans un bambara limpide. « Nous allons supprimer les vignettes afin que vous puissiez circuler librement avec vos motos », lance-t-il en direction de la foule avant de quitter les lieux sous les applaudissements de la jeunesse de Selingué. Direction Yanfolila, un autre cercle de la région de Sikasso, où une foule nombreuse l’attend sur la place de l’indépendance de la ville.

En 2013, nous avions peur de la guerre, nous voulions la paix, j’ai voté IBK, mais le Mali n’a eu ni paix ni changement

la suite après cette publicité

« Mon engagement envers Yanfolila ne date pas d’aujourd’hui. Je suis venu ici avant l’électrification de cette ville, avant que les routes ne soient bitumées », lance Soumaïla Cissé en direction de quelques centaines de ses militants. « Certains sont venus après, vous le savez », poursuit-il, en lançant une pique au candidat IBK, qui était également en campagne au même endroit le week-end précédent. Mais déjà le candidat de la coalition « Ensemble, restaurons l’espoir », prend la direction de Bougouni, à 80 km de là, où un millier de personne l’attendent dans un stade acquis à sa cause.

« Rendre opérationnelles nos régions »

« Depuis cinq ans, nous demandons au pouvoir actuel de rendre opérationnelles nos régions [9 régions sur les 11 créées en 2012, avant la crise au Nord, n’ont pas été mises en place, dont celle de Bougouni, NDLR], mais il ne l’a pas fait. Nous allons voter Soumaïla Cissé parce que lui nous a promis qu’il le fera », explique Mamba Coulibaly, président de la Coordination des régions non opérationnelles. « En 2013, nous avions peur de la guerre, nous voulions la paix, j’ai voté IBK, mais le Mali n’a eu ni paix ni changement. Cette année, nous allons voter Soumaïla Cissé pour la paix et le changement », explique de son côté Hadjaratou Samaké, 42 ans, enseignante à Bougouni.

Ce 17 juillet, Soumaïla Cissé est en campagne dans la ville de Sikasso. Afin de convaincre les électeurs de voter pour lui, il passera toute la semaine dans la région qui, avec 1,3 million d’électeurs, possède un grand potentiel pour le scrutin du 29 juillet. « C’est la région la plus peuplée, et économiquement, la plus riche. C’est une région d’agriculture et de mine », détaille Soumaila Cissé à Jeune Afrique. Aucun camp n’ayant de monopole historique dans la région de Sikasso, celle-ci devrait pèser lourd, avec Bamako, dans une présidentielle qui reste jusqu’à ce jour très ouverte.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires