Moussa Faki Mahamat propose un « mécanisme africain » pour contribuer à résoudre le conflit au Sahara occidental

Le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a remis ce dimanche à Nouakchott un rapport très attendu sur le conflit entre le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Il préconise de mettre en place un mécanisme africain qui, cependant, ne se substituerait pas aux efforts des Nations unies.

Moussa Faki Mahamat, le Président de la Commission de l’Union Africaine, en mai 2016 © Andrew Medichini/AP/SIPA

Moussa Faki Mahamat, le Président de la Commission de l’Union Africaine, en mai 2016 © Andrew Medichini/AP/SIPA

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Publié le 1 juillet 2018 Lecture : 2 minutes.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, le président français Emmanuel Macron, le président tchadien Idriss Deby, le président nigérien Mahamadou Issoufou et le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, à la sortie du sommet de l’Union africaine le lundi 2 juillet 2018, à Nouakchott. © Ludovic Marin/AP/SIPA
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Union africaine : tout savoir sur le 31e sommet des chefs d’État

Réunis les 1er et 2 juillet à Nouakchott, en Mauritanie, pour le 31e sommet de l’Union africaine (UA), les chefs d’État de l’organisation continentale ont discuté de certains dossiers brûlants : le conflit au Sahara occidental, la réforme de l’UA, la candidature de Louise Mushikiwabo à l’OIF… Voici ce qu’il fallait retenir.

Sommaire

Il s’agissait sans doute du document le plus attendu du 31e sommet de l’Union africaine (UA), qui s’est ouvert ce dimanche 1er juillet à Nouakchott. Le président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, a remis aux délégations présentes un rapport de sept pages destiné à relancer le processus de paix entre le Maroc et la République arabe Sahraouie démocratique (RASD). Ce texte devait être étudié à huis-clos dimanche 1er juillet. 

Il se fonde sur une série d’entretiens menés ces derniers mois. D’une part, avec le roi du Maroc, Mohammed VI, et son ministre des Affaires étrangères (à Rabat, les 5 et 6 juin) ; d’autre part, avec le président de la RASD, Brahim Ghali, et son ministre des Affaires étrangères (à Tindouf, les 19 et 20 juin). Mais aussi avec le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et son ministre des Affaires étrangères (les 11 et 12 mars), ou encore avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, fin mars.

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Menace sur le fonctionnement de l’UA

« Le conflit du Sahara occidental n’a que trop duré, note le rapport. Cette situation est entrée dans une phase où, au-delà de ses effets négatifs bien connus au niveau de la région (…), elle menace aussi le fonctionnement de l’UA et fait obstacle à la mise en œuvre de son agenda. Un tel état de fait ne peut être toléré. »

Le président de la Commission de l’UA propose donc que l’Afrique s’implique dans ce processus. Pour cela, il propose la création d’un mécanisme africain qui dépendrait directement des chefs d’État pour « permettre à l’UA d’apporter un appui efficace au processus conduit par les Nations unies ». L’objectif est la reprise des négociations entre les parties prenantes pour « parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

Ce mécanisme, s’il était accepté par les chefs d’État, serait composé d’un panel de hauts dirigeants de l’UA et/ou de chefs d’État. Sa constitution exacte reste cependant encore à déterminer.

Moussa Faki Mahamat propose par ailleurs aux chefs d’État de l’UA de lancer un appel à tous les pays, notamment les pays voisins, pour « contribuer au succès de la démarche africaine proposée ».

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Néanmoins, le rapport insiste sur le fait que ce mécanisme ne se substituera pas au processus des Nations unies, actuellement mené par l’envoyé spécial Horst Köhler. Le Maroc a en effet fait savoir qu’à ses yeux, « l’UA s’était d’elle-même exclue des efforts de recherche d’une solution » en reconnaissant la RASD et a « mis en garde contre les risques d’un processus parallèle ».

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