Mondial 2018 : Syam Ben Youssef, le roc tunisien

Né en France, formé à Bastia, Syam Ben Youssef est devenu professionnel en Tunisie, son pays d’origine. L’imposant défenseur central a su se rendre indispensable en sélection.

Le Tunisien Syam Ben Youssef s’envole au-dessus de l’Anglais Harry Kane, lors du Mondial 2018, le 18 juin à Volgograd, en Russie. © Sergei Grits/AP/SIPA

Le Tunisien Syam Ben Youssef s’envole au-dessus de l’Anglais Harry Kane, lors du Mondial 2018, le 18 juin à Volgograd, en Russie. © Sergei Grits/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 23 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Son parcours de jeunesse a le charme de l’originalité. Syam Ben Youssef (29 ans, 40 sélections) est un binational dont le pays d’origine – la Tunisie – est devenue le théâtre de ses débuts au niveau professionnel. C’était le 12 septembre 2009, à l’occasion d’un match de Ligue 1 entre l’Espérance Tunis et le CS Sfax (4-0). Deux mois plus tôt, Ben Youssef, tout juste âgé de 20 ans, avait signé son premier contrat professionnel à l’Espérance Tunis.

Né à Marseille, il avait effectué sa formation à Bastia (2004-2009), mais sans jamais avoir sa chance en Ligue 1 ou en Ligue 2. « C’est assez rare qu’un binational débute dans son pays d’origine. C’est peut-être pour cela qu’il avait eu besoin d’un peu de temps pour s’adapter. Il est arrivé à Tunis à 20 ans, et c’est un changement de culture qu’il faut assimiler », remarque Gérard Buscher, ancien attaquant international français (2 sélections), installé en Tunisie depuis 2012.

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L’Espérance Tunis, le vrai tournant

L’ancien entraîneur d’Hammam-Lif, Bizerte, de l’AS Marsa et de Gabès, également directeur technique de l’Espérance Tunis (2015-2016), a plusieurs fois affronté Ben Youssef. « On voyait qu’il avait quelque chose en plus. Physiquement, il est assez impressionnant (1,89 m), un profil assez rare en Tunisie. C’est un joueur rigoureux tactiquement, très bon dans le jeu aérien et qui sait relancer proprement », résume Buscher.

En deux saisons à l’Espérance, le défenseur a le temps de devenir international en 2010 et de remporter deux fois le titre national (2010 et 2011). Cela lui offre de nouveau les portes de l’Europe. Son expérience à Leyton Orient (Angleterre, Division 3) en 2012 tourne court. C’est finalement en Roumanie, à Astra Giurgiu, que Ben Youssef voit sa carrière sur le Vieux Continent réellement prendre un tournant décisif, puisqu’il dispute quatre-vingt-seize matches en trois saisons (2012-2015), découvre la Coupe d’Europe et participe également à la CAN 2015.

Un retour en Tunisie ?

Ses trois saisons dans les Balkans lui donnent l’occasion de revenir en France, à Caen, six ans après son départ. Mais en Normandie, Ben Youssef ne joue que par intermittence et préfère, en août 2017, s’exiler de nouveau, en Turquie cette fois-ci, à Kasimpasa, afin d’avoir davantage de temps de jeu à un an de la Coupe du monde.

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« Il a fait un choix intelligent. Il a beaucoup joué avec son club. Pour la Tunisie, c’est une bonne chose de pouvoir compter sur lui. Il est précieux car physiquement et dans le jeu aérien, il soutient la comparaison. Contre les Belges, qui sont plus vifs, plus petits, ce sera peut-être plus compliqué pour lui car du fait de son physique, il peut mettre un certain temps à se retourner », expose Buscher. Mais une chose est sûre, avec Ben Youssef, la défense est devenue un des points forts de la Tunisie. Dans son pays d’origine, il se murmure même que l’Espérance chercherait à le rapatrier…

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