Cameroun : 81 militaires et policiers tués depuis le début du conflit en zone anglophone

74 militaires et 7 policiers ont été tués depuis le début du conflit, fin 2017, qui oppose les séparatistes armés aux forces de défense et de sécurité dans les deux régions anglophones du Cameroun, selon un document officiel.

Dans une rue de Bamenda, au Cameroun anglophone (photo d’illustration). © Rbairdpcam/CC/Flickr

Dans une rue de Bamenda, au Cameroun anglophone (photo d’illustration). © Rbairdpcam/CC/Flickr

Publié le 21 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Plus de cent civils ont également été « tués » par les séparatistes armés « au cours des douze derniers mois« , indique un document du gouvernement qui détaille un plan d’assistance humanitaire d’urgence pour ces deux régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

« Plus de 120 cas d’incendies d’écoles » par les séparatistes ont aussi été recensés, selon ce document. Les séparatistes ont à plusieurs reprises appelé à boycotter les établissements scolaires et s’en prennent à ceux qui ne respectent pas cet appel.

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Pour répondre à la crise, le gouvernement prévoit un plan d’urgence humanitaire de 12,7 milliards de francs CFA (près de 20 millions d’euros) qui sera financé par « le budget de l’État, l’appel à la solidarité nationale et la contribution des partenaires internationaux ».

Le rapport alarmant d’Amnesty

Dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les combats sont devenus presque quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant de « forces de restauration » d’un État anglophone qui avait brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique. Les deux camps s’accusent mutuellement de diverses violences et de propagation de fausses informations.

La population est prise entre deux feux

Dans son dernier rapport publié le 12 juin, l’ONG Amnesty International a dénoncé la gestion de la situation en zone anglophone. « La population est prise entre deux feux, entre le marteau et l’enclume: entre les violations des droits de l’Homme et les crimes commis par les forces de sécurité, et la violence des séparatistes armés qui s’en prennent également aux citoyens ordinaires », a notamment estimé Ilaria Allegrozzi, chercheuse au sein de l’ONG. Des accusations que le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, avait qualifié de « grossiers mensonges » lors d’une conférence de presse le 14 juin.

D’abord cantonnés aux attaques contre les symboles de l’État (commissariat, gendarmerie), les séparatistes ont commencé début 2018 à enlever des fonctionnaires et des francophones et à s’en prendre aux entreprises étrangères qu’ils accusent de soutenir Yaoundé.

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Le gouvernement central a répondu par un important déploiement de forces de défense et sécurité dans les deux régions anglophones sur les dix que compte le pays. Quelque 160 000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences, selon l’ONU, et 34 000 se sont réfugiées au Nigeria, selon l’agence nigériane de gestion des urgences (Sema).

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