Élections en RDC : démission surprise du directeur du Centre national de traitement de la Ceni

Les rumeurs n’ont cessé de se propager ces dernières semaines autour du sort de Jonathan Seke Mavinga, directeur du Centre national de traitement de la Ceni en RDC. A-t-il démissionné de son poste ou a-t-il été contraint à le faire ? Et pourquoi ?

Des électeurs congolais vérifient leurs noms sur les listes électorales à Kinshasa, le 28 novembre 2011. © Jerome Delay/AP/SIPA

Des électeurs congolais vérifient leurs noms sur les listes électorales à Kinshasa, le 28 novembre 2011. © Jerome Delay/AP/SIPA

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Publié le 18 juin 2018 Lecture : 2 minutes.

Où est passé Jonathan Seke Mavinga ? À la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de la RDC, personne ne sait où se trouve aujourd’hui son désormais ex-directeur du Centre national de traitement (CNT).  L’expert électoral et diplômé en génie informatique se trouverait aux États-Unis, selon des indiscrétions.

D’après nos informations, Corneille Nangaa, président de la Ceni, a pris acte de la démission de Jonathan Seke Mavinga le samedi 9 juin à Kinshasa, avant de s’envoler pour Washington où il a notamment eu des entretiens au département d’État au sujet de la machine à voter. Un exemplaire de cet engin controversé a même été présenté à ses interlocuteurs américains, acteurs politiques, ONG et aux médias.

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Mais à Kinshasa, aucune information n’a filtré entre-temps sur cette démission surprise du directeur du Centre national de traitement, structure qui compte quelque 120 agents et est chargée, entre autres, de la centralisation, du traitement et de la consolidation des données biométriques au sein de la Ceni. Ce manque de communication officielle a rapidement laissé place à des rumeurs dans les officines des partis politiques, voire dans les couloirs des représentations diplomatiques sur place.

Une « question de perte de confiance »

Certains soutiennent que Jonathan Seke Mavinga a été poussé à la démission, d’autres ajoutent qu’il lui serait reproché d’avoir remis aux experts de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) le fichier électoral contenant six millions d’électeurs inscrits sans empreintes digitales ou à empreintes partielles.

Une dernière hypothèse catégoriquement rejetée par la Ceni. « Rien à voir avec l’audit du fichier électoral ! » jure-t-on dans l’entourage de Corneille Nangaa.

Dans sa lettre de démission datant du 9 juin et que Jeune Afrique a pu consulter, Jonathan Seke Mavinga évoque en effet son « état de santé qui ne [lui] permet pas d’être efficace et de donner un bon rendement à [son] poste de directeur informatique » de la Ceni.

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C’est surtout une « question de perte de confiance », précise-t-on du côté de la Ceni. Mi-avril, de retour d’une mission à Abuja, au Nigeria, où il accompagnait son président Corneille Nangaa, Jonathan Seke Mavinga s’est envolé dans la foulée vers Dallas pour une visite privée et sans autorisation de son patron.

Nangaa en a alors informé le bureau de la Ceni qui a exigé des explications, voire la révocation du Seke Mavinga. Ce dernier présentera d’abord des « excuses » pour son « départ précipité » aux États-Unis, soutenant qu’il ignorait qu’il lui fallait une autorisation préalable de sa hiérarchie. C’est lorsqu’il regagne Kinshasa, début mai, qu’il annonce son intention de démissionner.

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D’autres directeurs de la Ceni sur le départ

Problème : la Ceni ne pouvait se séparer de son directeur du Centre de traitement alors que l’audit de l’OIF est pendant. Nangaa aurait donc décidé de temporiser.

« Une fois les conclusions satisfaisantes de cet audit ont été rendues publiques, l’option a été levée d’accepter sa démission, conclut notre source au sein de la Ceni. Ce départ n’a aucun impact sur le processus électoral. »

D’après nos informations, le remplacement de Jonathan Seke Mavinga pourrait coïncider avec l’éviction de « quatre ou cinq autres directeurs » de la Ceni. « Cela se fera pour des raisons opérationnelles : nous sommes au moment du processus électoral où nous avons besoin d’un nouvel esprit, un nouveau souffle », confie un membre de l’entourage du président de la Ceni.

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