La Côte d’Ivoire et le Mali musclent leur coopération judiciaire pour lutter contre le terrorisme

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, en visite à Abidjan le 10 mai, et son homologue ivoirien Alassane Ouattara ont conclu un accord facilitant les procédures d’extradition entre les deux pays, en particulier pour les personnes suspectées de terrorisme.

Des troupes ivoiriennes à Abidjan le 19 novembre 2004. © SCHALK VAN ZUYDAM/AP/SIPA

Des troupes ivoiriennes à Abidjan le 19 novembre 2004. © SCHALK VAN ZUYDAM/AP/SIPA

Publié le 11 mai 2018 Lecture : 2 minutes.

C’en est fini des longues procédures d’extradition entre la Côte d’Ivoire et le Mali, en particulier pour les personnes suspectées d’actes liés au terrorisme. En visite à Abidjan le 10 mai, pour 48 heures, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et son homologue ivoirien Alassane Ouattara ont jeté les bases d’une nouvelle coopération judiciaire entre les deux pays.

« La crise sécuritaire dans la région, avec son corollaire le terrorisme, conduisent nos États à repenser la coopération judiciaire qui est encore un chantier vierge, contrairement à la coopération économique », a confié à Jeune Afrique un membre de la présidence malienne.

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Au lendemain de l’attentat terroriste de Grand-Bassam en 2016, revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le groupe avait notamment évoqué comme motifs des « représailles » quant à l’extradition par Abidjan de sept jihadistes soupçonnés d’avoir participé à d’autres attaques, notamment celle de Misséni.

« Accroître » l’effectif de son contingent au Mali

Cinq accords judiciaires ont été paraphés par Sansan Kambilé, le garde des Sceaux ivoirien, et Tiéman Hubert Coulibaly, le ministre malien des Affaires étrangères, sous le regard des chefs de l’État. Les conventions signées facilitent désormais l’extradition réciproque d’individu sous le coup de procédure judiciaire. L’autre aspect permet d’offrir la liberté à tout citoyen privé de liberté à l’étranger la possibilité d’être transféré dans son pays d’origine pour purger sa condamnation.

La Côte d’Ivoire souhaite envoyer 450 militaires supplémentaires au Mali

« Nous avons parlé de questions sécuritaires, pour que la Côte d’Ivoire puisse accroître son contingent stationné au Mali », a expliqué Alassane Ouattara lors de cette rencontre.

Ce dossier, qui a déjà l’accord des deux pays, sera transmis au Conseil de sécurité des Nations unies. La Côte d’Ivoire, qui a actuellement 150 hommes déployés à Tombouctou dans le cadre de la Minusma, souhaite y envoyer 450 militaires supplémentaires.

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Lors du dîner officiel offert par l’État ivoirien à son hôte, dans la salle des pas perdus de la présidence, IBK a été fait grand-croix dans l’ordre national de Côte d’Ivoire. Depuis Abidjan, le président malien a également réaffirmé son ambition de se porter candidat à la présidentielle de juillet prochain pour un second mandat.

Le séjour du président malien se poursuivra ce vendredi 11 mai par une cérémonie de remise des clés de la ville d’Abidjan, et par une visite de son port autonome, l’un des débouchés commerciaux du Mali. Les échanges économiques entre les deux pays restent encore marginaux avec 281,2 milliards de FCFA (428,7 millions d’euros) en 2017, contre 279,9 milliards de FCFA (426,7 millions d’euros) l’année précédente.

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