Côte d’Ivoire – Henri Konan Bédié : « Le PDCI vit et vivra toujours »

Après la signature d’un accord politique en vue de la création du parti unifié RHDP, Henri Konan Bédié a reçu Jeune Afrique pour clarifier sa position. Et tenter d’éteindre le feu qui couve dans son parti, le PDCI.

Henri Konan Bédié, président du PDCI, à Paris, en juin 2017. © Vincent Fournier/JA

Henri Konan Bédié, président du PDCI, à Paris, en juin 2017. © Vincent Fournier/JA

VINCENT-DUHEM_2024

Publié le 20 avril 2018 Lecture : 3 minutes.

Issu du dossier

Décès d’Henri Konan Bédié, monument de la politique ivoirienne

L’ancien chef de l’État et président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) est décédé ce mardi 1er août.

Sommaire

Depuis la diffusion, le 16 avril, d’un accord politique pour la création du parti unifié, signé quelques jours plus tôt par des représentants des partis du RHDP (l’UPCI, le PIT, le MFA, l’UDPCI, le PDCI et le RDR), les militants et cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) sont dans l’expectative. Leur formation sera-t-elle amené à disparaître en fusionnant dans un ensemble commun nommé RHDP ? 

Le PDCI présentera un candidat pour l’élection de 2020

Le 17 avril, des jeunes militants du parti avaient organisé un sit-in qui a vite tournée au réquisitoire contre Bédié. « Non au parti unifié ! », « Non à la mort du PDCI !», pouvait-on lire sur les pancartes de protestations. « Nous voulons juste savoir sur quelle base précise, le président de notre parti a pris cet engagement qui pourrait signer la disparition de notre PDCI, du PDCI de nos pères et du PDCI ne nos ancêtres », explique N’Gbala Brou Dominique Kouamé, président du mouvement « Espoir PDCI 2020 », initiateur du sit-in.

la suite après cette publicité

Henri Konan Bédié a reçu Jeune Afrique dans le bureau de son imposante demeure de Daoukro (Centre) pour tenter de calmer le mécontentement qui couve au sein de ses troupes. 

Adoption en Congrès

 « Le document que nous avons signé est un accord politique et non un manifeste comme annoncé précédemment. Il renforce l’alliance existante entre les partis politiques membres du RHDP, mais ne fait nullement allusion à la dissolution du PDCI-RDA. Le PDCI vit, vivra et vivra toujours », explique-t-il d’emblée.

Alors que l’accord politique doit désormais être adopté par chacun des six partis – le RDR, l’UPCI et l’UDPCI ont déjà annoncé que leurs congrès extraordinaires auraient lieu respectivement le 5 mai, le 28 avril et le 12 mai -, Henri Konan Bédié assure que le PDCI n’a pour le moment adopté aucun calendrier. « Notre parti est un mouvement autonome, souverain. Il décidera au moment voulu d’examiner ce document en bureau politique et peut être plus tard en convention ou en congrès », déclare-t-il.

Le président du PDCI reste également flou sur un autre sujet, quant on lui demande s’il a validé les statuts du parti unifié proposés par le comité de haut niveau, statuts qui prévoient une période de transition de 12 à 18 mois à chacune des formations pour s’auto-dissoudre et rejoindre le RHDP. « Il faut s’en tenir à l’accord politique, à ce qu’il contient et à rien d’autre », explique-t-il.

Nous souhaitons un soutien du RDR au PDCI pour la présidentielle de 2020

la suite après cette publicité

En revanche, l’ancien président ivoirien se veut intransigeant sur la question de l’alternance en 2020 : « Le PDCI présentera un candidat RHDP pour l’élection de 2020. Nous sommes en discussion avec nos alliés pour qu’ils nous soutiennent. Le PDCI a soutenu par deux fois le candidat du RDR pour en faire le candidat du RHDP. Nous souhaitons un soutien de leur part en 2020. »

Que se passera-t-il si le RDR se refuse à le faire ? « Nous appliquerons la démocratie. Chacun se présentera et nous irons aux élections », répond Bédié. « Si Ouattara ne veut pas de l’alternance, nous irons la chercher », précisent ses proches.

la suite après cette publicité

Aucun désaccord avec Ouattara ?

Henri Konan Bédié refuse de dire s’il a abordé cette question avec le président Alassane Ouattara lors de leur tête-à-tête le 10 avril. « Ce que ne dit pas l’accord politique, il m’est interdit d’en parler », dit-il tout en assurant qu’ADO et lui sont sur la même longueur d’onde. « Nous avons signé l’accord politique ensemble, cela va de soi. »

Et de conclure : « Au moment donné les deux poids lourds qui font la politique ivoirienne savent toujours s’entendre. »

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Dans le même dossier

« Merci pour tout » : Daoukro sans Henri Konan Bédié, une ville en pleurs

Henri Konan Bédié, une vie sous les ors de la République