RDC : libération imminente de Huit Mulongo, proche de Moïse Katumbi

Les autorités congolaises ont annoncé ce jeudi la remise en liberté provisoire de l’ancien directeur de cabinet de l’opposant Moïse Katumbi, aux côtés de 33 autres personnes condamnées pour des « faits insurrectionnels » et « infractions politiques ». Eugène Diomi et Jean-Claude Muyambo, dont l’opposition réclamait la remise en liberté, restent en prison.

Moïse Katumbi, le 11 mai, à Lubumbashi. © KENNY KATOMBE / REUTERS

Moïse Katumbi, le 11 mai, à Lubumbashi. © KENNY KATOMBE / REUTERS

Publié le 22 février 2018 Lecture : 3 minutes.

Moïse Katumbi, à Paris en juillet 2016 © Vincent Fournier/JA
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RDC : le dilemme de Moïse Katumbi

L’opposant est face à un choix : rester à Bruxelles ou retourner au pays, quitte à se mettre en danger.

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Arrêté en avril 2016 pour « détention d’arme et de munitions de guerre » et condamné à trois ans de prison ferme, Huit Mulongo Kalonda « sera mis en liberté, […] le temps que cet arrêté arrive à Lubumbashi », a déclaré ce jeudi 22 février Alexis Thambwe Mwamba, le ministre congolais de la Justice, lors d’un point de presse à Kinshasa.

Ce proche de l’opposant Moïse Katumbi devrait donc être libéré sous 48 heures, à la suite de quoi il est tenu de ne pas « causer de scandale par sa conduite » et de « ne pas encourir une peine privative de liberté dans les trois années » qui viennent. Sur Twitter, Salomon Kalonda Della, conseiller principal de Katumbi, a qualifié sa libération de « bonne nouvelle ».

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Le sexagénaire, qui souffre de diabète, d’hypertension et d’arthrose, est alité dans une chambre de la clinique universitaire de Lubumbashi. Il était libérable au 30 mai 2019. Il a toujours contesté sa condamnation, sans toutefois faire appel, de peur d’être plus sévèrement sanctionné. L’ancien directeur de cabinet avait été arrêté fin avril 2016, en position d’une arme. « J’avais obtenu le droit de porter un revolver, de par ma fonction », déclarait-il dernièrement à Jeune Afrique.

Cette libération d’un très proche de Moïse Katumbi, présentée par les autorités congolaises comme une des « mesures de décrispation » prévues par les accords de la Saint-Sylvestre, concerne également 33 autres personnes condamnées pour « fait insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques ».

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Diomi et Muyambo absents de la liste

Mais certains noms, qui ne figurent pas sur la liste des libérations provisoires, ont fait réagir au sein de l’opposition.

C’est le cas de celui d’Eugène Diomi Ndongala, condamné le 26 mars 2014 à 10 ans de prison pour viol sur mineur. Les proches du président de Démocratie chrétienne ont toujours protesté son innocence et affirmé qu’il avait été victime d’un « procès politique ». Avant ses démêlés judiciaires, Eugène Diomi avait appelé au boycott des institutions après les élections de 2011, refusé de siéger en tant que député à l’Assemblée nationale, et avait créé, en 2012, la Majorité présidentielle populaire, coalition de parti soutenant Étienne Tshisekedi.

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Autre absent de cette liste, Jean-Claude Muyambo, condamné en appel à cinq ans de prison pour « vente illégale d’un immeuble et détention illicite des documents », en avril 2017. Une condamnation reposant sur des faits datant de 2002 pour celui qui était passé à l’opposition, après avoir été le ministre des Affaires humanitaires d’Antoine Gizenga de 2007 2009. Il a notamment été l’un des leaders du mouvement de contestation de janvier 2015.

Alexis Thambwe Mwamba, ministre de la justice de la République démocratique du Congo © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Alexis Thambwe Mwamba, ministre de la justice de la République démocratique du Congo © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Diomi et Muyambo ne sont pas libérables, ni aujourd’hui, ni demain

Dans une interview accordée à Jeune Afrique en décembre, Vital Kamerhe avait insisté sur la nécessité pour l’opposition « d’obtenir l’application de toutes mesures de décrispation prévues : le retour de Moïse Katumbi et de Mbusa Nyamwisi, la libération de Jean-Claude Muyambo, de Diomi Ndongala et tous les autres prisonniers politiques. »

La libération de Jean-Claude Muyambo et d’Eugène Diomi avait été largement annoncée pour mardi 13 février dernier dans les médias congolais… Mais il s’agissait d’une « fake news », a assuré le ministre de la Justice, Thambwe Mwamba. « Si nous les libérons, il va falloir libérer tous les autres prisonniers qui ont été condamnés pour les mêmes faits. Les dossiers de Diomi et Muyambo ont été examinés à plusieurs reprises et la commission a conclu qu’ils ne sont pas libérables, ni aujourd’hui, ni demain », réplique le garde des Sceaux congolais, affirmant qu’ils « ne seront pas libérés aujourd’hui ou demain ».

« C’est une distraction de Kabila, on tourne autour du pot, il ne veut pas de la décrispation », a réagi le député Christophe Lutundula, vice-président du G7, plateforme qui soutient sans relâche la candidature de Moïse Katumbi à la prochaine présidentielle.

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