Football africain : ces joueurs dont le CHAN a changé la vie

Depuis sa première édition en 2009, le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), qui se déroule actuellement au Maroc, est une compétition réservée aux joueurs évoluant en Afrique. Grâce à elle, certains ont pu s’exiler, la plupart du temps en Europe. En voici quelques exemples significatifs.

Jonathan Bolingi Mpangi (g.) lors de la CAN 2017. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Jonathan Bolingi Mpangi (g.) lors de la CAN 2017. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Alexis Billebault

Publié le 23 janvier 2018 Lecture : 3 minutes.

• Papy Djilobodji (Sénégal)

Papy Djilobodji, sous les couleurs de Werder Bremen en mars 2016. © Carmen Jaspersen/AP/SIPA

Papy Djilobodji, sous les couleurs de Werder Bremen en mars 2016. © Carmen Jaspersen/AP/SIPA

Quand il revient à l’ASC Saloum, quelques mois avant la première édition du CHAN, prévue en janvier 2009 en Côte d’Ivoire, Papy Djilobodji, alors âge de 21 ans, vient d’effectuer quelques essais en Europe (Lille en France, Lazio Rome en Italie, Sherif Tiraspol en Moldavie), sans suite.

la suite après cette publicité

Mais lors du tournoi, le défenseur aligne les bonnes prestations. Le Sénégal termine quatrième, et quelques semaines plus tard, il signe à l’US Sénart-Moissy, un club français de quatrième division. Il n’y restera pas longtemps : en décembre 2009, Nantes (Ligue 2), le recrute. Il y restera jusqu’en juin 2015 et son départ à Chelsea, devenant entre-temps international A sénégalais, en 2013. Il est actuellement sous contrat avec Sunderland (Angleterre, Ligue 2), qui l’a prêté cette saison à Dijon.

• El Arbi Soudani (Algérie)

El Arbi Soudani, lors d'un match contre l'Allemagne en 2014 © Fabrizio Bensch/AP/SIPA

El Arbi Soudani, lors d'un match contre l'Allemagne en 2014 © Fabrizio Bensch/AP/SIPA

Tout a changé à l’été 2011 pour le buteur algérien. D’abord proche du Mans (France, Ligue 2), Soudani s’engage finalement avec les Portugais du Vitoria Guimaraes. Et ce n’est pas un hasard. Avec son club, il vient d’inscrire 18 buts en Ligue 1, tout en remportant le championnat. Et lors du CHAN disputé début 2011, l’Algérois marque trois buts lors d’une compétition où les Fennecs locaux se hissent à la quatrième place. Es recruteurs européens, qui ont flairé la bonne affaire, se mettent sur le coup. On connaît la suite. Aujourd’hui, Soudani totalise 21 buts avec sa sélection nationale, et il fait depuis presque cinq ans le bonheur du Dinamo Zagreb, le meilleur club de Croatie, avec qui il cumule les titres.

• Jonathan Bolingi (RDC)

Jonathan Bolingi Mpangi (g.) lors de la CAN 2017. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Jonathan Bolingi Mpangi (g.) lors de la CAN 2017. © Sunday Alamba/AP/SIPA

la suite après cette publicité

Son père, Mpangi Merikani, fût le gardien de la RDC pendant plusieurs années. Jonathan Bolingi est un des attaquants les plus prometteurs de sa génération. En 2016, lors du CHAN organisé au Soudan, celui qui évolue alors au TP Mazembe se fait remarquer en inscrivant trois buts, dont un lors de la finale remporté face au Mali (3-0).

Champion de RDC et vainqueur de la Coupe de la Confédération, durant laquelle il marque quatre fois, Bolingi termine l’année 2016 sur un tapis volant. Début 2017, le Standard Liège le fait venir pour la première fois en Europe. L’attaquant y joue peu, mais son prêt à L’Excelsior Mouscron, un autre club belge, lui permet de mieux exprimer ses qualités de buteurs.

la suite après cette publicité

• Ali Maâloul (Tunisie)

Ali Maâloul (g.) lors d'un match qualificatif pour la CAN 2017. © Hassan Ammar/AP/SIPA

Ali Maâloul (g.) lors d'un match qualificatif pour la CAN 2017. © Hassan Ammar/AP/SIPA

Pour son retour en phase finale du CHAN, cinq ans après son sacre au Soudan, la Tunisie s’arrête net en quarts de finale face au Mali (1-2). Mais la carrière de son défenseur Ali Maâloul, elle, va connaître un tournant décisif. Plutôt à son avantage au Rwanda, le joueur termine la saison 2015-2016 avec quatorze buts à son actif, un record pour un défenseur dans le championnat tunisien.

Assez d’arguments pour convaincre les dirigeants d’Al-Ahly, le meilleur club d’Afrique – et sans doute le plus riche – d’offrir 750 000 euros au CS Sfax pour libérer Maâloul, également suivi en Europe par les Belges d’Anderlecht et quelques formations frannaise –  et qui toucherait autour de 120 000 € par mois en Egypte. Aujourd’hui, sa valeur marchande, à deux ans et demi de la fin de son contrat (30 juin 2020)  est estimée par les dirigeants cairotes à au moins 6 millions d’euros. Il disputera en juin prochain la Coupe du Monde.

Et les autres…

Parmi les autres joueurs qui ont su se mettre en avant lors du CHAN afin de booster leur carrière, d’autres exemples sont significatifs. Ainsi, le Burkinabé Cyril Bayala se fait remarquer en Afrique du Sud en 2014. L’attaquant de l’ASFA Yennanga est rapidement transféré à Al Dakhleya (Égypte), où il confirme sa progression. En 2016, le joueur part en Moldavie (Sheriff Tiraspol), avant d’être acheté par le RC Lens (France, Ligue 2) l’été dernier.

On peut également citer le Gabonais André Poko, qui file aux Girondins de Bordeaux en 2011, après le CHAN au Soudan. Après cinq saisons en France, il part en Turqquie (Karabukspor puis Goztepe), et est aujourd’hui un des cadres de sa sélection nationale.

Enfin, le Sénégalais Stéphane Badji, qui évoluait au Casa Sport de Ziguinchor lors du CHAN 2011, est repéré par les Norvégiens de Sogndal, où il signe quelques mois plus tard. Passé notamment par Anderlecht, le milieu défensif des Lions de la Teranga est actuellement prêté à Kayserispor (Turquie).

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires