Répression de la marche anti-Kabila : Antonio Guterres demande à Kinshasa des « enquêtes crédibles »

Après la mort dimanche d’au moins six personnes lors de la répression policière des marches contre le régime de Joseph Kabila, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a demandé lundi aux autorités congolaises des « enquêtes crédibles ».

Des participants à la marche anti-Kabila de ce 21 janvier 2017, sous les gaz lacrymogènes. © REUTERS/Kenny Katombe

Des participants à la marche anti-Kabila de ce 21 janvier 2017, sous les gaz lacrymogènes. © REUTERS/Kenny Katombe

Publié le 23 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

Dans une déclaration de son porte-parole à New York diffusée par la Monusco, le secrétaire général des Nations unies a appelé à « traduire les responsables en justice ». Antonio Guterres « exhorte les forces de sécurité congolaises à faire preuve de retenue » et en « appelle également au plein respect des lieux de culte ».

D’après un bilan provisoire de la Monusco, au moins six personnes ont été tuées dimanche à Kinshasa lors de la dispersion par les forces de sécurité de marches à l’appel d’un collectif catholique. Un bilan sensiblement différent de celui des autorités congolaises,qui ont parlé de deux morts par « balles perdues ».

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Un bilan « très lourd »

Présents dimanche sur le terrain, les observateurs de l’ONU ont enquêté lundi à Kinshasa sur les victimes. « Ils font la tournée des hôpitaux et des morgues pour vérifier l’identité des victimes », a indiqué à Jeune Afrique Florence Marchal, la porte-parole de la Monusco.

Interdites par les autorités, ces marches avaient pour objectif de protester contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila et de réclamer l’application de l’accord politique du 31 décembre 2016.

« La liberté d’expression, de culte, de manifestation sont des droits garantis par la Constitution de la République du Congo. Mais dans le respect de l’ordre public », a déclaré mardi sur RFI Marie-Ange Mushobekwa, la ministre congolaise en charge des Droits humains, qui a promis des poursuites judiciaires pour les auteurs des exactions contre les civils.   

Les organisateurs, un « comité laïc de coordination » proche de l’église, parlent d’un bilan « très lourd, une dizaine de morts ». Dans un communiqué diffusé lundi, ils ont demandé « au peuple de Dieu de rester mobilisé pour répondre à son prochain appel », sans avancer encore de date.

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« Des tirs à balles réelles » dans six villes

Tout comme les Nations unies, la nonciature apostolique à Kinshasa et la conférence épiscopale donnent un « bilan provisoire » de six morts. Dans une « note technique », la nonciature affirme avoir répertorié des « tirs à balles réelles » dans six villes : Kinshasa, Kisangani (nord-est), Goma et Bukavu (région du Kivu, est), Lubumbashi (sud-est) et Mbuji-Mayi (centre).

La nonciature fait état de 60 blessés, les Nations unies de 63, et l’épiscopat de 127, « dont certains par balles ». Il y a eu 210 personnes interpellées « dont la plupart ont été libérées quelques heures après », selon la conférence épiscopale.

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Dans toute la RDC, 61 paroisses ont été visées, selon la nonciature, dont 40 à Mbuji-Mayi et 13 dans la capitale, Kinshasa, qui en compte environ 160.

L’épiscopat affirme qu’ »il y a eu 12 marches encadrées de manière professionnelle par la police », ce qu’un porte-parole du gouvernement joint par l’AFP a démenti.

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