Football : ces sélectionneurs africains limogés en plein championnat

Le 17 janvier, à Casablanca, le sélectionneur guinéen Lappé Bangoura a été démis de ses fonctions après la défaite de son équipe face au Maroc lors de la 2e journée du Championnat d’Afrique des nations (CHAN). Un cas plutôt rare mais pas exceptionnel. En Afrique, certains entraîneurs ont déjà fait leurs valises dans des conditions rocambolesques…

Lors du match Guinée-Maroc le 17 janvier. © CAF

Lors du match Guinée-Maroc le 17 janvier. © CAF

Alexis Billebault

Publié le 19 janvier 2018 Lecture : 4 minutes.

Un sélectionneur démis de ses fonctions, cela n’a rien de surprenant, en Afrique comme ailleurs. Mais en plein milieu d’une compétition, cela est plus atypique. Lappé Bangoura, en charge de l’équipe A de la République de Guinée, en a fait l’expérience mercredi soir, après une défaite contre le Maroc (1-3). Déjà battue par le Soudan (1-2) lors de la 1e journée, la Guinée s’est donc retrouvée éliminée avant de disputer son troisième match, dimanche 21 janvier, face à la Mauritanie. Et Antonio Souaré, le président de la Féguifoot, a décidé de mettre fin aux fonctions de Bangoura et de son staff technique, laissant à Ibrahim Sory Touré le soin de gérer les affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau sélectionneur.

Jeune Afrique revient sur les circonstances du départ de quelques autres sélectionneurs remerciés avant d’avoir eu le temps de dire “ouf”.

  • Tunisie : Kouki viré à la mi-temps
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Le 28 décembre 2015, le Club Africain reçoit le CS Hammam-Lif en championnat. Les Tunisois sont menés (1-2) à la mi-temps, et Slim Riahi, leur président, pique un fard. Il descend dans les vestiaires et annonce à Nabil Kouki, l’entraîneur, qu’il peut aller chercher du travail ailleurs. L’homme d’affaires, qui s’est lancé dans la politique, est réputé pour son caractère tempétueux autant que pour sa consommation effrénée de techniciens. Grand Seigneur, il laisse toutefois Kouki diriger son équipe lors de la seconde période, durant laquelle le Club africain arrache l’égalisation (2-2). Pas suffisant pour que le “boss” change d’avis !

  • Cameroun : Djonkep éjecté pour avoir refusé d’effectuer un changement

L’UMS de Loum, champion du Cameroun en 2016 pour la première fois de son histoire, se donne en spectacle, ce 17 mai, lors d’un match face au Stade Renard (0-0). Patrick Kwemo, le président du club, exige que Bonaventure Djonkep, l’ex-international camerounais, qu’il a installé sur le banc de touche de son équipe, effectue un remplacement à la mi-temps. L’ancien attaquant des Lions indomptables refuse, attitude qui froisse le dirigeant dans son orgueil. Après une brève mais spectaculaire altercation au bord du terrain, Kwemo demande au coach de quitter le club, mais ce dernier refuse de démissionner. La collaboration entre les deux fortes têtes se terminera devant les tribunaux.

  • Algérie : Amrani, un départ malgré la victoire

Nommé deux mois plus tôt à la tête de la JS Saoura, Abdelkader Amrani sait qu’en Algérie, le poste d’entraîneur est précaire. Lors de la première journée du championnat, le 25 août 2013, son équipe s’impose (3-1) face à El-Harrach. Mais ce succès n’est pas suffisant, aux yeux de Mohamed Zerouati, le président du club de Béchar, par ailleurs patron d’une grosse entreprise de BTP. Car celui-ci, grand admirateur du FC Barcelone, veut que son équipe évolue en 4-3-3 et propose un football offensif. Refus d’Amrani, qui  préfère le 4-4-2. Le différend entre les deux hommes ne s’éternise pas : l’entraîneur, qui ne se sent pas soutenu, préfère démissionner. Et Zerouati ne fait rien pour le retenir…

  • Algérie : Ighil victime de l’entregent d’Anelka

Bombardé directeur sportif du NA Hussein Dey, un club de la banlieue d’Alger alors en grande difficulté en Ligue 1, Nicolas Anelka, l’ancien attaquant de l’équipe de France, marque vite son territoire. Et Meziane Ighil, technicien reconnu en Algérie (il est aujourd’hui l’un des adjoints de Rabah Madjer, le sélectionneur national) va vite s’en rendre compte. Lors d’un entraînement, en avril 2015, une violente altercation verbale oppose les deux hommes. Ighil supporte mal que l’ex-attaquant du Paris-SG vienne donner des conseils à son staff technique. Vite séparés par des joueurs et des membres du club, Anelka et Ighil continuent de s’insulter dans un langage fleuri. Mahfoud Ould  Zemirli, président du NAHD et proche d’Anelka, ne parvient pas à les réconcilier, et indique à Ighil que sa mission s’arrête là.

  • Sénégal : quand Kasperczak a dit stop
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Le Sénégal, qui vient d’être sèchement battu par l’Angola (1-3) lors de la 2e journée de la CAN 2008, organisée au Ghana, est toujours dans la course à la qualification grâce à son nul inaugural face à la Tunisie (2-2). Mais quelques minutes après l’échec concédé contre les Lusophones, Henri Kasperczak, le sélectionneur franco-polonais des Lions de la Teranga, annonce sa démission en conférence de presse, assumant les mauvaises prestations de son équipe, dont il ne comprend pas le comportement. Sonnée, la fédération nomme dans l’urgence son adjoint Lamine Ndiaye pour tenter d’arracher la qualification contre l’Afrique du Sud. Mais le match nul (1-1) met fin aux espoirs sénégalais.

  • Afrique du Sud : Mashaba, la victoire et la porte

Le 12 novembre 2016, l’Afrique du Sud bat le Sénégal (2-1) à Polokwane, en qualifications pour la Coupe du Monde 2018. À cet instant, personne ne sait que dix mois plus tard, la FIFA décidera de faire rejouer le match après avoir estimé que certaines décisions de M. Lemptey, l’arbitre ghanéen, sont trop grosses pour être vraies. Ephraïm Mashaba, le sélectionneur sud-africain, ne va pas savourer longtemps ce succès. Danny Jordaan, son président, décide de le limoger quelques heures plus tard. Motif officiel : le coach serait arrivé en retard lors de la conférence de presse d’après-match. En réalité, Mashaba a insulté Jordaan, ce que la fédération confirmera plus tard. Et à la fin, c’est le Sénégal qui se qualifiera pour le Mondial

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