Maroc : Jérada toujours en colère, malgré les promesses du gouvernement

Le « plan d’urgence » dévoilé mardi par le gouvernement n’a pas convaincu les mineurs de Jérada. Un nouvel appel à la grève générale a été lancé pour ce vendredi pour demander des investissements et des emplois dans cette région désindustrialisée du nord-est du Maroc.

Marche du pain noir à Jérada  le 31 décembre 2017. © YouTube/Ali Kharroubi

Marche du pain noir à Jérada le 31 décembre 2017. © YouTube/Ali Kharroubi

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 17 janvier 2018 Lecture : 2 minutes.

La longue liste de promesses faites par le gouvernement, mardi, n’a pas suffi à les calmer. Les mineurs de Jérada ont appelé à une nouvelle grève générale ce vendredi 20 janvier pour demander des mesures concrètes capables de sortir rapidement leur région de l’abandon.

Le Wali de la région de l’Oriental, Mouad El Jamai, a annoncé, mardi 16 janvier, un plan d’urgence destiné à cette ancienne ville minière, qui connaît des contestations sociales depuis fin décembre suite à la mort accidentelle de deux frères dans un puits clandestin d’extraction de charbon.

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Les mesures proposées

Une longue liste d’engagements qui prévoit des mesures de création d’emploi, avec notamment l’intégration des jeunes de la province dans les pôles industriels de Kénitra et de Tanger. A également été promis le recrutement de 500 ouvrières agricoles, pour aller travailler dans le sud de l’Espagne dans le cadre des contrats saisonniers signés avec ce pays.

Le plan consacre par ailleurs une enveloppe de quatre millions de dirhams (400 000 euros) pour le lancement d’une opération de fermeture des puits de charbon désaffectés. Des mesures sont aussi annoncées pour pallier la cherté des factures d’eau et d’électricité.

En terme d’investissementsLes, les autorités locales se sont engagées de leur côté à construire de nouvelles unités de production thermo-solaires dans la région, assurant que les jeunes de Jérada seront prioritaires en terme d’emploi. 

Les jeunes veulent des emplois sur place 

Face aux promesse gouvernementales, les jeunes leaders du mouvement de contestation sont restés sceptiques. « Ils ne veulent pas aller travailler à Kénitra ou Tanger. Ils demandent des investissements et des emplois sur place pour sortir leur région de l’abandon « , précise Said Zeroual, membre de l’Association marocaine des droits humains (AMDH).

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Hier mardi, les habitants de Jérada ont cheminé pour la première fois vers le village voisin de Hassi Blal, le plus marginalisé de la région. Ils voulaient ainsi témoigner leur solidarité à cette population qui s’est mobilisée avec eux dès le début de leur mouvement.

Depuis la mi-décembre, Jérada, la ville berceau du syndicalisme marocain, connaît des manifestations quasi-quotidiennes avec à chaque fois de nouvelles formes de protestation (visages teints en noir, bouches couvertes, pain noir…).

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Le mouvement social s’est structuré autour des jeunes des quartiers sans encadrement politique ou associatif. Malgré la visite du ministre de l’Énergie et des mines, Aziz Rebbah, début janvier, pour dialoguer avec les manifestants, la tension ne faiblit pas. 

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