Coupe du monde 2018 : de l’abordable au très compliqué pour les équipes africaines

Le tirage au sort de la Coupe du Monde 2018, qui a eu lieu vendredi à Moscou, a offert des perspectives très différentes aux sélections africaines. Le Sénégal s’en est le mieux sorti, le Nigeria et l’Egypte ont une carte à jouer, alors que la compétition s’annonce très difficile pour le Maroc et la Tunisie.

Des supporteurs marocains célèbrent la qualification de leur équipe nationale pour les Coupe du monde de football de 2018, le 11 novembre 2017 à Rabat, la capitale. © AP/Sipa/Mosa’ab Elshamy

Des supporteurs marocains célèbrent la qualification de leur équipe nationale pour les Coupe du monde de football de 2018, le 11 novembre 2017 à Rabat, la capitale. © AP/Sipa/Mosa’ab Elshamy

Alexis Billebault

Publié le 4 décembre 2017 Lecture : 3 minutes.

La mascotte du Mondial 2018 en Russie, le loup Zabivaka, à l’entrée de la tour Kutafya Tower, au Kremlin, à Moscou, le 30 novembre 2017. © Pavel Golovkin/AP/SIPA
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Objectif Mondial 2018

Après le tirage au sort du 1er décembre s’ouvre désormais la dernière ligne droite des préparatifs avant la phase finale de la compétition. Quelles sont les forces et les faiblesses des équipes africaines en lice ?

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C’est le genre de cérémonie qui s’achève avec des sourires de façade et quelques rictus empreints d’inquiétude. Les explosions de joie et les pleurs arriveront plus tard, quand le premier tour aura livré son verdict.

Vendredi à Moscou, cinq pays africains attendaient avec appréhension le tirage au sort auquel ont procédé d’anciennes gloires du football. Deux d’entre eux, le Maroc et la Tunisie, l’ont trouvé amer. Deux autres, l’Egypte et le Nigeria, sans pour autant sauter au plafond, se sont dit qu’ils ne s’en sortaient pas si mal. Et le dernier – le Sénégal – s’est plutôt réjoui, pour son grand retour dans la compétition, après seize ans d’absence.

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Un bon coup à jouer pour le Sénégal

Commençons donc par les Lions de la Teranga. Placés dans le groupe H, les joueurs d’Aliou Cissé ont hérité d’une des poules les plus homogènes. La Pologne, même si elle possède, avec Robert Lewandowski, l’un des meilleurs attaquants d’Europe, n’est pas une terreur du Vieux Continent, pas plus que le Colombie ne l’est en Amérique du Sud.

Quant au Japon, entraîné par Vahid Halilhodzic, huitième de finaliste avec l’Algérie en 2014, il reste une valeur sûre en Asie. Le Sénégal, qui débutera face aux Nippons, a prouvé sa solidité en qualifications (aucune défaite), sa rigueur défensive et la qualité de son secteur offensif, qu’animent Mané, Sarr, Sow ou Sakho.

Dans le groupe A, face à la Russie, l’Uruguay et l’Arabie Saoudite, l’Egypte a le profil pour gêner ses concurrents. Elle n’est pas spectaculaire, préfère abandonner le ballon à son adversaire et évoluer en contre, ce qu’elle a fait lors de la dernière CAN au Gabon, où elle a atteint la finale. Les Pharaons encaissent très peu de buts, s’imposent souvent par une marge étroite (1-0 est leur score préféré), mais ils peuvent compter sur quelques joueurs de très bon niveau, dont Mohamed Salah (Liverpool), l’un des meilleurs footballeurs africains du moment.

Si l’Egypte a des atouts, le Nigeria de Gernot Rohr peut éprouver le même sentiment. Les Super Eagles (groupe D) retrouveront l’Argentine, qu’ils ont battue en amical en novembre (4-2), et dont les récentes prestations, malgré Lionel Messi, inquiétent ses plus fidèles supporters, ainsi que la Croatie et l’Islande. Impressionnants lors des qualifications, les Nigérians, qui disposent d’arguments techniques et athlétiques évidents, peuvent rêver, au pire, d’une seconde place.

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Ne pas enterrer trop vite le Maroc et la Tunisie

Et puis il y a le Maroc et la Tunisie. Les Lions de l’Atlas ont hérité du Portugal, champion d’Europe en titre, et de l’Espagne, l’épouvantail du deuxième chapeau, dont les résultats depuis l’Euro 2016 suggèrent une indéniable montée en puissance Ajoutez-y l’Iran, la meilleure sélection asiatique du moment, et tout le monde admettra que les joueurs d’Hervé Renard ont hérité d’un groupe très difficile. Mais les garanties affichées lors des éliminatoires, avec notamment une défense de fer (zéro but encaissé lors du troisième tour), la motivation qu’afficheront les Marocains face à deux pointures européennes et la qualité collective du Maroc laissent supposer que les Nord-Africains ont des arguments à faire valoir.

Il en va de même pour la Tunisie. Avec la Belgique et l’Angleterre en tête de gondole, les Aigles de Carthage devront se surpasser pour franchir le premier tour, ce qu’ils n’ont jamais réussi lors de leurs quatre participations précédentes. Il faudra aussi creuser le profil du Panama, le dernier larron d’un groupe G au profil atypique. Les Tunisiens, dont les performances s’améliorent depuis le retour de Nabil Maâloul, au printemps dernier, seront les gros outsiders de cette poule. Ils se rappelleront aussi que Belges et Anglais ont historiquement quelques difficultés quand ils affrontent des équipes maghrébines…

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