Au Maroc, une sphère médiatique concentrée entre les mains de puissants intérêts

Une étude publiée par RSF et le site d’informations marocain « Le Desk » révèle l’importante concentration du secteur médiatique marocain. Tour d’horizon.

Dans un point de vente de journaux, le 16 mars 2017, dans la medina de Rabat, au Maroc. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Dans un point de vente de journaux, le 16 mars 2017, dans la medina de Rabat, au Maroc. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

CRETOIS Jules

Publié le 22 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Le site d’informations en ligne Le Desk a publié avec l’ONG parisienne Reporters sans frontières (RSF), le vendredi 17 novembre, une étude intitulée Media Ownership Monitor Maroc (Radioscopie des propriétaires des médias au Maroc).

La principale conclusion tirée de l’étude est l’importante concentration des médias entre les mains de quelques entreprises et personnalités, figures de la vie politique et économique du royaume : le grand patron Othman Benjelloun ; le tycoon et ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Économie numérique, Moulay Hafid El Alamy ; le patron du groupe Akwa, ministre de l’Agriculture et de la Pêche maritime et président du parti du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, et Meriem Bensalah Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), par ailleurs administratrice du groupe familial Holmarcom. La Société nationale d’investissement (SNI), holding appartenant à la famille royale, reste aussi un acteur important du champ médiatique.

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La holding royal dans les médias

La SNI a ainsi des parts dans plusieurs groupes médiatiques majeurs, dont 25,5 % de Radio Méditerranée internationale, dont relèvent Medi 1 TV et Medi 1 Radio.

Via le groupe FinanceCom, Othman Benjelloun est lui aussi dans le tour de table de la puissante société médiatique, à la même hauteur. La SNI détient aussi presque 12 % d’Écomédias, société d’édition qui fait paraître des titres importants, notamment L’Économiste et Assabah.

La holding est présente à des hauteurs plus modestes dans différents groupes de presse. La famille royale est, par ailleurs, présente dans les médias via Attijariwafa Bank et a ainsi la main sur 20 % de Soread, société dont dépend la chaîne audiovisuelle publique 2M.

L’exemple par le groupe Caractères

La concentration des médias marocains peut s’illustrer par des exemples concrets. Ainsi le groupe Caractères Media Group, qui édite des titres phares comme La Vie Éco, Femmes du Maroc, Nissaa min al Maghrib (Femmes du maroc), Le Courrier de l’Atlas et Maisons du Maroc est détenu à hauteur de 83 % par le groupe Akwa, qui compte le ministre et homme d’affaires, Aziz Akhannouch, comme actionnaire.

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Dans le tour de table, on retrouve « une filiale d’Attijariwafa Bank et donc de la holding royale SNI », détaille l’étude, « ainsi que l’actuel ministre de l’Industrie, Moulay Hafid Elalamy ». Ce dernier, est aussi, via le groupe Saham, derrière le groupe Horizon Press, qui édite entre autres le titre Les Échos.

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