RDC : vive tension autour de la visite de Félix Tshisekedi à Lubumbashi

Alors que le chef de file de l’opposition, Félix Tshisekedi, est arrivé ce lundi à Lubumbashi, la police locale a annoncé l’arrestation d’au moins 28 militants de son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) dimanche 23 octobre. Des opposants venus l’accueillir ont également été molestés par les forces de l’ordre.

Le centre-ville de Lubumbashi, capitale de la province minière du Katanga. © Gwenn Dubourthoumieu pour J.A

Le centre-ville de Lubumbashi, capitale de la province minière du Katanga. © Gwenn Dubourthoumieu pour J.A

Publié le 23 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

Le président du Rassemblement, la principale coalition d’opposition, Félix Tshisekedi, est arrivé ce lundi à Lubumbashi. Plusieurs dizaines de militants de l’opposition qui convergeaient vers l’aéroport pour l’accueillir ont été dispersés à coup de gaz lacrymogènes et de matraque.

Parmi eux, Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza, député provincial et responsable local du Rassemblement. Contacté par Jeune Afrique, l’ancien président de l’assemblée provinciale de l’ex-Katanga raconte l’arrivée sous tension de Félix Tshisekedi : « Ils ne m’ont pas permis de me rendre à l’aéroport pour accueillir mon hôte, Félix Tshisekedi. Quatre jeeps bourrées de policiers et militaires lourdement armés m’ont intercepté et m’ont remmené sous escorte à mon domicile. Tout Lubumbashi est quadrillé, la ville est assiégée ! C’est inacceptable ! »

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Selon Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza, Félix Tshisekedi devrait s’exprimer depuis dans la journée. « Des forces de l’ordre ont installé des tanks dans plusieurs endroits de la ville pour empêcher la manifestation de l’opposition. En conséquence, nous attendons Félix Tshisekedi chez moi, à Kipopo, dans le quartier du Golf (à Lubumbashi, NDLR) où il pourra s’adresser à la population », a ajouté le député provincial.

Au moins 28 opposants arrêtés

« L’ordre a été donné par la mairie de Lubumbashi de disperser tout attroupement de plus de cinq personnes », a déclaré le général Paulin Kyungu, chef de la police de la province du Haut-Katanga. La veille, ce dernier avait déjà annoncé à l’AFP l’arrestation de « 28 [activistes] détenus au cachot. Ils seront jugés selon la loi », avait-il déclaré. « Ils insultaient le chef de l’État », a-t-il ajouté, précisant que les personnes interpellées sont des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

Une version contestée par le parti d’opposition. « 48 de nos militants ont été arrêtés. Nous exigeons leur libération sans condition », a pour sa part déclaré Dany Kabongo, président de la jeunesse de l’UDPS. Les policiers « ont fait irruption dans notre siège, caillassé le bureau, passé à tabac nos militants », a-t-il ajouté, les accusant également d’avoir emporté une importante somme d’argent.

Condamnation de l’ONU

Les Nations unies ont appelé à leur « libération immédiate et inconditionnelle » par la voix de Maman Sidikou, chef de la Mission de l’ONU en RDC, dans un communiqué publié lundi. La Monusco « condamne » ces arrestations d’opposants survenues alors qu’ils participaient à une réunion privée au siège de l’UDPS.

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Climat politique tendu

Dans la soirée de dimanche, l’UPDS avait mis en garde les autorités contre une tentative « d’empêcher tout accueil » de M. Tshisekedi à Lubumbashi ». Un avertissement que le général Kyungu avait rapidement balayé : « Félix Tshisekedi peut venir comme il veut à Lubumbashi », mais la police agira « conformément au dispositions prises par les autorités urbaines ».

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Dans un communiqué, le maire de Lubumbashi Jean Oscar Sanguza avait ajouté « qu’aucune manifestation à caractère public ne peut être organisée sans autorisation écrite de l’autorité urbaine introduite avec accusé de réception sept jours avant ».

Le climat politique s’est à nouveau tendu depuis l’annonce par le président de la Commission électorale, Corneille Nangaa, qu’il n’y aurait pas d’élection pour la succession de Joseph Kabila avant 2019.

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