Centrafrique : vers un renouveau du projet séparatiste ?

La nouvelle coalition joignant l’UPC et le FPRC souffle le chaud et le froid. Elle laisse une chance à la paix en demandant à l’Union Africaine d’intervenir, mais ses cadres, devant les violences de ces derniers jours contre les Musulmans, parlent de nouveau de l’option séparatiste.

Rebelles membres de l’ex-Séléka, en Centrafrique © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

Rebelles membres de l’ex-Séléka, en Centrafrique © Rebecca Blackwell/AP/SIPA

CRETOIS Jules

Publié le 20 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

La nouvelle coalition discrètement formée depuis le Soudan et le nord du pays par les frères ennemis Ali Darassa, de l’Union pour la Centrafrique (UPC), et Abdoulaye Hissène et Noureddine Adam, du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), pourrait, selon des sources concordantes, prôner de nouveau la séparation de « Dar-el-Kouti » du pouvoir établi à Bangui.

C’est ce qui s’est chuchoté durant la journée du 19 octobre. Plusieurs sources ont même alerté Jeune Afrique que cette nouvelle coalition s’apprêtait à opter pour un retrait des accords conclus avec la communauté catholique de Sant’Egidio à Rome en juin dernier et qui engagent la totalité des groupes armés ainsi que les autorités centrafricaines.

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Une dernière chance

La coalition a, au dernier moment, préféré laisser une chance à la médiation africaine. « Le possible retrait de l’accord signé avec Bangui sera discuté ultérieurement. Tout comme la situation des ministres et des conseillers à la présidence qui sont issus de l’UPC ou du FPRC », nous dit une source proche de ce dernier groupe.

Le bureau politique du FPRC en appelle à l’Union africaine pour mettre fin aux violences qui ont touché des communautés musulmanes depuis le 10 octobre, à Kembe et Pombolo. Les troupes de cette « nouvelle Séléka » se sont rapprochées de ces deux villes sans y entrer, pour ne pas se frotter aux troupes onusiennes dépêchées sur place. Mais la direction politique du FPRC a appelé les comzones à rester en état d’alerte maximale pour « protéger » les populations présentes dans la région.

Double discours

Si la motivation des chefs de guerre – en position de force – reste la négociation  d’amnisties que Bangui et les institutions internationales leur refusent, cette décision politique semble aussi causée par une pression populaire de musulmans effrayés par les massacres les visant spécifiquement ayant eu lieu ces dix derniers jours dans le centre du pays. De petites manifestations de Musulmans ont eu lieu dans le nord et le centre du pays ces derniers jours suite aux violences, exigeant une alliance entre les minorités peule, gula, bounda et banda, dont la représentation est souvent fragmentée entre différents groupes.

Le FPRC tente de rassurer et de se présenter comme un bouclier auprès des communautés musulmanes, tandis que dans le même temps, il continue de s’ajuster sur un discours modéré à l’égard de la communauté internationale.

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