Ouganda : des députés de l’opposition visés par des attaques à la grenade

Alors que le texte visant la suppression de la limite d’âge pour être élu président vient d’être formellement déposé au Parlement pour première lecture, deux députés de l’opposition affirment avoir été visés par des engins explosifs jetés dans leurs demeures de Kampala. Le gouvernement dénonce une mise en scène de l’opposition.

Bobi Wine, le « président du ghetto » vient de faire son entrée au Parlement Ougandais. © Vidéo Reuters

Bobi Wine, le « président du ghetto » vient de faire son entrée au Parlement Ougandais. © Vidéo Reuters

Publié le 3 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

« Des gens ont lancé une grenade contre ma maison, j’ai besoin de secours. » Un appel à l’aide lancé par le député de l’opposition Ougandais Allan Ssewanyana dans la nuit de lundi à mardi sur son compte Facebook. Joint également à son message, des photos de fragments de plastique et de métal provenant selon lui d’une grenade.

Deux autres députés ont également assuré que des grenades ont été lancées sur leurs maisons à Kampala. Parmi eux, le chanteur de reggae devenu député Bobi Wine, Robert Kyagulanyi de son vrai nom. « Il y a eu trois explosifs (utilisés) la nuit passée », a-t-il déclaré, montrant sur les réseaux sociaux des image des vitres brisées de la chambre de son fils et assurant qu’il s’agissait de la deuxième attaque de ce genre en quelques jours. « Il y a deux jours, lorsque les deux premières grenades ont été lancées, j’ai appelé la police et elle n’est pas venue. »

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L’opposition contre la modification de la Constitution

Bobi Wine a affirmé mardi recevoir des menaces de mort « quasi quotidiennes » depuis que lui et d’autres députés de l’opposition se sont opposés au Parlement au projet d’amendement de la Constitution concernant la modification de l’article 102 de Constitution.

Ce dernier fixe les conditions d’éligibilité à la présidence du pays, notamment l’âge limite pour être candidat à l’élection – de 35 à 75 ans. Une disposition qui en l’état, empêcherait l’actuel président Yoweri Museveni de briguer un sixième mandat à l’élection de 2021, date à laquelle il sera âgé de 76 ans.

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Parmi les autres points concernés par l’amendement, on compte également la modification de la périodicité des élections présidentielles, législatives et locales, ainsi que l’augmentation du nombre de jour dont dispose la Cour Suprême pour examiner une éventuelle contestation des résultats d’une élection présidentielle. Un délai actuellement limitée à 30 jours à compter de la saisine.

L’amendement polémique vise également à prolonger les 20 jours dont dispose la Commission électorale pour organiser de nouvelles élections en cas d’annulation d’un scrutin présidentiel.

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Des scènes de pugilat ont opposé mardi 26 septembre les députés de la majorité et ceux de l’opposition au Parlement lors de la présentation de cet amendement. Bobi Wine et Allan Ssewanyana figurent parmi les 24 députés d’opposition suspendus à la suite de ces scènes de bagarre dans l’hémicycle.

Le projet controversé a aussi mené à des manifestations d’étudiants violemment réprimées. Dix-huit personnes avaient été arrêtées dont le chef de l’opposition Kizza Besigye. Ce dernier, déjà maintes fois interpellé, pourrait cette fois être poursuivi pour « incitation à la violence ».

Le gouvernement dénonce une mise en scène de l’opposition

Le porte-parole de la police de Kampala Emilian Kayima a indiqué que les explosions chez les trois parlementaires présentaient des similitudes. Les engins utilisés contre la maison de M. Kasibante la semaine passée « sont des grenades moins puissantes que celles utilisées par l’armée », a-t-il précisé.

Un porte-parole du gouvernement, Ofwono Opondo, a assuré que l’opposition avait « mis en scène ces explosions provoquées par des grenades assourdissantes » afin de pouvoir blâmer le gouvernement.

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