Nigeria : le président Buhari en appelle au dialogue au sujet du Biafra

Le président nigérian Muhammadu Buhari a condamné ce 1er octobre les appels au « démembrement » du Nigeria et appelé à un dialogue rationnel après des violences entre sécessionnistes pro-Biafra et forces de l’ordre dans le sud-est.

Le président nigérian Muhammadu Buhari lors d’une allocution à la Nation depuis le palais présidentiel d’Abuja, le 21 août 2017. © Bayo Omoboriowo/AP/SIPA

Le président nigérian Muhammadu Buhari lors d’une allocution à la Nation depuis le palais présidentiel d’Abuja, le 21 août 2017. © Bayo Omoboriowo/AP/SIPA

Publié le 1 octobre 2017 Lecture : 2 minutes.

« Les récents appels à la restructuration de l’Etat fédéral, plutôt appropriés dans un débat légitime, ont permis à des groupes hautement irresponsables d’appeler au démembrement du pays, a déclaré le chef de l’Etat nigérian, Muhammadu Buhari, dans un discours. Nous ne pouvons pas et nous ne permettrons pas un tel plaidoyer ».

Le Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (IPOB) réclame la création d’une république indépendante dans le sud-est du Nigeria, à grande majorité igbo.

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Les tensions montent dans la région depuis l’arrestation en octobre 2015 du leader du groupe, Nnamdi Kanu, détenu jusqu’à sa libération sous caution en avril dernier. Son procès pour trahison et atteinte à la sécurité de l’Etat devrait débuter à Abuja, la capitale, le mois prochain.

L’armée a massivement déployé des troupes dans l’Etat d’Abia début septembre, officiellement dans le cadre d’opérations de lutte contre la criminalité, mais l’IPOB a dénoncé une répression sanglante ciblant ses membres, au cours de laquelle plusieurs militants auraient été tués.

« Souffrances incalculables »

Des heurts violents ont opposé l’armée et indépendantistes dans l’Etat d’Abia et la ville pétrolière de Port Harcourt, dans l’Etat voisin de Rivers. Ces violences ont ensuite menacé de prendre une dimension interethnique plus large lorsque des troubles ont éclaté dans la ville de Jos, dans le centre du pays.

Le 15 septembre, le gouvernement d’Abuja a officiellement classé l’IPOB comme organisation terroriste, l’accusant d’attiser des tensions en faisant courir de fausses informations sur un prétendu génocide contre les Igbos.

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En 1967, la déclaration unilatérale d’indépendance de cette région avait entraîné une guerre civile qui avait duré trois ans et fait plus d’un million de morts, principalement de maladies et de famine.

« En tant que jeune officier de l’armée, j’ai pris part du début à la fin à notre guerre civile tragique qui a entraîné une destruction effrayante et des souffrances incalculables », a déclaré Muhammadu Buhari.

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Les militants actuels de l’indépendance « n’étaient pas nés en 1967 et n’ont aucune idée des conséquences horribles du conflit civil que nous avons enduré», a-t-il ajouté, en prônant un dialogue rationnel dans le cadre parlementaire pour trouver des solutions aux crises qui divisent le Nigeria.

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