Cameroun : des ONG appellent à la libération de trois étudiants condamnés à dix ans de prison pour un SMS

En détention depuis plus de deux ans, trois étudiants camerounais sont accusés d’avoir relayé un message de recrutement du groupe jihadiste Boko Haram. « Un SMS sarcastique », jugent pour leur part trois ONG, qui ont réclamé jeudi leur libération. Leur procès en appel a été une nouvelle fois reporté.

Le centre-ville de Yaoundé, au Cameroun, devant la Primature (photo d’illustration). © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Le centre-ville de Yaoundé, au Cameroun, devant la Primature (photo d’illustration). © Vincent Fournier/Jeune Afrique

Publié le 22 septembre 2017 Lecture : 1 minute.

« Les autorités camerounaises devraient abandonner toutes les charges et libérer les trois étudiants condamnés chacun à dix ans de prison », déclarent conjointement Amnesty International, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (REDHAC), et l’ONG Nouveaux droits de l’homme (NDH) dans un communiqué paru jeudi.

« Plutôt que de croupir en prison pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d’expression, ces trois étudiants devraient jouer un rôle dans la société camerounaise », affirme dans le texte Ilaria Allegrozzi, d’Amnesty.

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Coupables de « non-dénonciation d’actes terroristes »

Leur procès en appel, dont la première audience devait avoir lieu jeudi à Yaoundé, « est une opportunité pour les autorités de montrer au monde leur volonté de réparer cette injustice en libérant immédiatement et sans condition ces trois étudiants », ajoute la chercheuse. Mais leur procès en appel a été renvoyé au 19 octobre, a indiqué l’avocate des étudiants, Me Chantal Nodi.

Fomusoh Ivo Feh, Afuh Nivelle Nfor et Azah Levis Gob ont été incarcérés le 14 janvier 2015, avant d’être reconnus coupables de « non-dénonciation d’actes terroristes » le 2 novembre 2016. En cause : l’envoi par le premier au second d’un message de recrutement de Boko Haram, qui l’aurait transféré au troisième.

Un procès en appel repoussé plusieurs fois

« Un SMS sarcastique ne peut pas constituer une raison suffisante pour emprisonner » quelqu’un, estime dans le communiqué Cyrille Rolande Bechon, directeur de NDH Cameroun.

En mai, Amnesty avait dénoncé l’interdiction par les autorités d’une conférence de presse prévue à Yaoundé pour dénoncer leur détention. Le procès en appel a déjà été repoussé à plusieurs reprises.

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