Pourquoi la RDC connaît-elle un début de pénurie d’essence ?

Des stations étaient closes vendredi à Kinshasa et plusieurs sociétés distributrices alertent le Premier ministre du « risque d’une forte perturbation de son approvisionnement en produits pétroliers ».

Scène quotidienne sur le boulevard Lumumba à Kinshasa, capital de la République démocratique du Congo, le 14 octobre 2014. © Gwenn Dubourthoumieu / Jeune Afrique

Scène quotidienne sur le boulevard Lumumba à Kinshasa, capital de la République démocratique du Congo, le 14 octobre 2014. © Gwenn Dubourthoumieu / Jeune Afrique

Publié le 1 septembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Vendredi, selon les informations d’un professionnel de la distribution basé à Kinshasa et interrogé par Jeune Afrique, une quinzaine de stations Total étaient fermées alimentant le début de pénurie relevé ces jours derniers par la presse locale. « Engen (station du groupe sud-africain) ne servait quant à lui qu’une partie des clients », affirme notre source.

En cause : le taux de change officiel entre le dollar et le franc appliqué à ces distributeurs lorsqu’ils importent du pétrole, bien inférieur à la réalité de la pratique commerciale. « Cela fait des mois que nous alertons les autorités que cet écart n’est pas tenable pour la trésorerie des sociétés distributrices », explique notre source.

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D’où, le jeudi 28 août, le courrier que le groupement professionnel des distributeurs de produits pétroliers (GPDPP) a adressé au Premier ministre, Bruno Tshibala, dont Jeune Afrique a consulté une copie. Ces distributeurs tirent la sonnette d’alarme sur « la dégradation régulière de la situation financière des sociétés pétrolières ces derniers mois [qui] a fini par atteindre un point culminant qui se traduit par des stocks quasi nuls pour les sociétés commerciales de distribution de produits pétroliers ».

Si aucun accord n’est trouvé avec le gouvernement, la pénurie est amenée à durer.

Les distributeurs appellent l’exécutif congolais à « mettre à disposition immédiatement de la profession pétrolière une allocation spécifique en devises étrangères ». Un membre du GPDPP explique à Jeune Afrique que ce groupement de distributeurs alerte le gouvernement depuis de nombreux mois et une autre source industrielle évoque la nécessité de relever ce taux de 1 380 à 1 700 francs pour un dollar.

« Si aucun accord n’est trouvé avec le gouvernement, la pénurie est amenée à durer », assure notre source. Une réunion entre les distributeurs du GPDPP et le gouvernement devrait intervenir dans les prochains jours.

Dans un communiqué du 29 août, la société des Services des entreprises pétrolières congolaises (SEP Congo), qui gèrent les installations de stockage du pays, se veut plus rassurante. « Le pays dispose d’un stock de carburant suffisant pour approvisionner régulièrement et de façon continue l’ensemble du territoire national », écrit la SEP Congo. Son administrateur directeur général adjoint, Jean Madebu Bunga Madrandele, n’était pas joignable pour commenter.

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