Togo : CAP 2015 et PNP veulent faire front commun face à Faure Gnassingbé

Le Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015), coalition de cinq partis de l’opposition, et le Parti national panafricain (PNP) ont annoncé mardi lors d’une conférence de presse leur volonté d’agir conjointement pour obtenir les réformes politiques qu’ils réclament et ouvrir la voie à l’alternance au Togo. Une mobilisation est déjà prévue le 25 août.

Le leader de l’opposition togolaise, Jean Pierre Fabre, pendant les élections législatives, à Lomé, le 25 juillet 2013. © Erick Kaglan/AP/SIPA

Le leader de l’opposition togolaise, Jean Pierre Fabre, pendant les élections législatives, à Lomé, le 25 juillet 2013. © Erick Kaglan/AP/SIPA

ProfilAuteur_EdmondDalmeida

Publié le 22 août 2017 Lecture : 2 minutes.

La conférence de presse organisée ce 22 août dans un hôtel de Lomé par le Combat pour l’alternance politique en 2015 et le Parti national panafricain marque-t-elle, comme l’indiquent ses organisateurs, un tournant politique majeur au Togo ?

Au lendemain de la mobilisation du 19 août, Tikpi Atchadam, le leader du PNP, avait appelé, Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l’opposition, à se joindre à lui pour « prendre des mesures nécessaires dans le sens de l’amplification des mouvements à l’intérieur comme à l’extérieur du pays ».

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Appel entendu puisque CAP 2015, coalition de cinq partis de l’opposition qui ont porté la candidature de Jean-Pierre Fabre à la dernière présidentielle, annonce une série d’actions en synergie avec le PNP pour obtenir du pouvoir les réformes politiques demandées.

« La journée d’aujourd’hui est le début du commencement, qui va marquer l’histoire de notre pays », a indiqué ce mardi Tchatikpi Ouro-Djikpa, conseiller de Tikpi Atchadam, invisible depuis les événements du 19 août.

Journée de recueillement

Le 25 août devrait donc faire figure de test pour évaluer la capacité de mobilisation de cette alliance dont les contours ne sont pour le moment pas connus.

« CAP 2015 et le PNP décident de faire de la journée du vendredi 25 août une journée de recueillement et de prières en hommage aux victimes des massacres des 19 et 20 août 2017 », ont indiqué les responsables des deux entités. Elles demandent donc « à toutes les forces vives de la nation de cesser toute activité professionnelle et économique toute la journée du vendredi 25 août 2017 de 6 heures à 18 heures » pour exiger notamment la libération des personnes arrêtées lors des dernières manifestations. Une journée pour « répondre à un besoin d’enterrer les morts et les honorer », explique Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson,  secrétaire générale de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) et présidente de CAP 2015.

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« Des discussions sont actuellement en cours avec d’autres regroupements de l’opposition et des organisations de la société civile pour que ceux-ci rejoignent les initiatives futures de libération du Togo », confie à Jeune Afrique une source au sein des instances dirigeantes de l’ANC.

Jean-Pierre Fabre bientôt de retour ?

Cette même source annonce le retour imminent à Lomé de Jean-Pierre Fabre, en tournée à l’extérieur du pays, pour une rencontre avec Tikpi Atchadam « afin de discuter des moyens à mettre en place sur le moyen terme pour obtenir des victoires politiques rapides ».

Il est clair que certains partis  de l’opposition ont des objectifs inavoués », estime le ministre de l’Administration territoriale

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Pour sa part, Payadowa Boukpessi, le ministre de l’Administration territoriale, contacté par Jeune Afrique, rappelle que « le Togo est un État de droit qui a toujours respecté la liberté de manifestation. Nous avons enregistré à ce jour 113 partis politiques et une loi votée par le parlement depuis 2011 qui régit les manifestations. Nombre de partis politiques enregistrés ont régulièrement organisé des manifestations en respectant cette loi. Au regard des déclarations que nous entendons ici et là, il est clair que certains partis  de l’opposition ont des objectifs inavoués. De l’exigence des réformes à la demande du départ du président de la République, il y a un grand pas. Les manifestations doivent se faire dans le respect des lois. Et ces  manifestations doivent se faire de façon à permettre aux citoyens qui ne manifestent pas de pouvoir vaquer librement a leurs occupations ».

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