Maroc : une vidéo d’agression sexuelle dans un bus indigne la toile

Des images montrant une jeune fille attaquée par un groupe de jeunes font le tour des réseaux sociaux. Les agresseurs ont été arrêtés selon les services de police.

Manifestation contre le harcèlement sexuel des femmes le 17 mars 2012 à Rabat (photo d’illustration). © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Manifestation contre le harcèlement sexuel des femmes le 17 mars 2012 à Rabat (photo d’illustration). © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 21 août 2017 Lecture : 2 minutes.

Le Maroc est en émoi depuis la diffusion, dimanche 20 août, d’une vidéo montrant une jeune fille se faire agresser sexuellement à l’arrière d’un bus. On y voit une jeune fille, à moitié dénudée, se débattre pour échapper à une horde de jeunes qui tentaient de la violer. Dans cette scène insoutenable, filmée par un de ces agresseurs en plein jour, la jeune fille crie et supplie ces derniers de la laisser partir. Elle arrive à leur échapper et à se réfugier au devant du bus.

La société de transport, M’dina Bus, propriétaire du véhicule, a aussitôt réagi. Lundi 21 août, elle a fait savoir que les premiers éléments de l’enquête qu’elle a réalisée en collaboration avec les services de police montrent que les faits sont réels et que la police a pu remonter jusqu’aux agresseurs et les appréhender ce matin.

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Dans la même journée, la préfecture de police de Casablanca a annoncé avoir arrêté six mineurs âgés entre 15 et 17 ans pour leur implication présumée dans cette agression dont l’enregistrement remonte à trois mois. Ils habitent au quartier Lamaâguiz à Sidi Bernoussi, un quartier périphérique de Casablanca. La fille qu’ils ont agressée a 24 ans. Elle habite le même quartier qu’eux et souffre d’une déficience mentale.

Sous le choc, les Marocains se sont déchaînés sur la toile, fustigeant la propagation de la violence juvénile et la crise des valeurs. Dans un communiqué, l’association de protection de l’enfance Touche pas à mes enfants a dénoncé « une scène ignoble » perpétrée sous les yeux des passagers et du chauffeur de bus. « Personne ne s’est porté au secours de cette pauvre fille. C’est la loi de la jungle ! « , s’indigne Najia Adib, secrétaire générale de l’association jointe par Jeune Afrique.

Sur sa page Facebook, une autre organisation de protection de l’enfance, Touche pas à mon enfant (dont le nom est similaire à la première, ndlr), a publié des captures d’écran de quelques agresseurs et lancé un appel à témoin afin « de traduire en justice cette horde barbare qui s’est attaquée lâchement à une jeune fille ».

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« Comment se fait-il qu’on est ce genre de scènes dans un pays réputé pour sa stabilité et sa performance sécuritaire ? « , s’interroge la secrétaire générale de l’organisation, Najat Anwar. Pour elle, ce viol, collectif de surcroît, montre que « la société a besoin d’un vrai modèle d’éducation ».

Réactions controversées

Mais sur les réseaux sociaux, il n’y avait pas que des messages de condamnation et de compassion. Certains internautes marocains ont fustigé « la tenue provocante » de la victime, estimant « qu’elle ne doit s’en prendre qu’à elle-même puisqu’elle a choisi d’accompagner ces garçons ». Des réactions d’un autre âge qui soulignent encore une fois les profonds clivages qui traversent la société marocaine.

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