Tunisie : le RCD et Ennahdha discutent en vue des municipales

Des alliances commencent à se former dans la perspective des élections municipales en Tunisie, prévues le 17 décembre prochain.

Lors de la dernière présidentielle en décembre 2014, à Tunis. © Ilyess Osmane/AP/SIPA

Lors de la dernière présidentielle en décembre 2014, à Tunis. © Ilyess Osmane/AP/SIPA

Publié le 18 août 2017 Lecture : 2 minutes.

Pour les partis politiques, la rentrée de septembre signe le lancement des grandes opérations en vue de la campagne qui s’ouvrira quelques semaines avant les scrutins municipaux du 17 décembre. Certains partis annoncent déjà qu’ils ne seront pas être prêts et ne pourront pas présenter 350 listes comportant 7500 candidats pour couvrir le territoire.

Ils dénoncent également l’absence de Code des collectivités locales, encore en examen à l’Assemblée et soulignent que l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) n’est pas opérationnelle, ses membres démissionnaires n’ayant pas tous été remplacés.

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En revanche, d’autres formations sont dans les starting blocks et ont annoncé leur intention d’ouvrir leurs listes à des indépendants. C’est le cas d’Ennahdha. Cette stratégie publique se double de pourparlers plus discrets.

Réunion entre Mohamed Ghariani et Lotfi Zitoun

Une réunion à huis clos a en effet été organisée par Mohamed Ghariani, ancien secrétaire général du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) sous Ben Ali et ex-membre de Nidaa Tounes, fondé par Béji Caïd Essebsi. Le 13 août, à Hammamet, elle s’est tenue en présence de Lotfi Zitoun, le bras droit de Rached Ghannouchi, leader du mouvement islamiste, ainsi que d’anciens du RCD dont Abdallah Kallel et des déçus de Nidaa Tounes comme Néji Jalloul.

Il a été question de composer des listes municipales qualifiées d’indépendantes que porteraient des figures de l’ex-RCD suivis de membres d’Ennahdha.

Difficile de savoir pour le moment si cette initiative donnera lieu à une annonce officielle.

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La formation islamiste traverse une crise interne importante qui remet en question le leadership de Rached Ghannouchi. Elle est probablement à même de l’emporter sans alliances, puisqu’elle avance malgré tout en bloc uni. Mais si les islamistes veulent diversifier leur accès à la gestion locale du pays, ils pourraient voir un avantage à s’allier.

Et semblent y songer, quel qu’en soit le prix. Car ils ont longtemps tiré à boulets rouges sur les hommes de Ben Ali. Ces derniers sont encore détestés par la population et n’ont pu véritablement réintégrer la vie politique. Mais ils ont conservé leurs réseaux et pourraient empêcher, avec Ennahdha, l’émergence de nombreux autres partis ayant moins de capital humain.

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Ce plan, s’il était appliqué, pourrait changer la donne des prochaines échéances électorales.

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