RDC : nouvelle attaque de la prison de Makala repoussée, au moins douze morts à Kinshasa

Selon des sources sécuritaires concordantes, des tirs ont été entendus ce lundi matin aux alentours de la prison de Makala, à Kinshasa. Une nouvelle attaque du centre pénitentiaire aurait été repoussée, mais la situation demeure confuse dans certains quartiers de la capitale de la RDC. Selon un premier bilan officiel, au moins douze morts sont à déplorer.

Des soldats des Forces armées de la RDC. © Jerome Delay/AP/SIPA

Des soldats des Forces armées de la RDC. © Jerome Delay/AP/SIPA

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Publié le 7 août 2017 Lecture : 3 minutes.

Ces derniers mois, des attaques se multiplient et se ressemblent, à Kinshasa ou ailleurs. Moins de trois mois après l’évasion spectaculaire à la prison de Makala (près de 5 000 détenus avaient pris la fuite, selon notre décompte), le principal centre pénitentiaire de la capitale congolaise a été ce lundi 7 août la cible d’un nouvel assaut.

« Nous avons entendus des tirs », a confirmé à Jeune Afrique  une source au sein de Makala. À l’en croire, des assaillants se sont affrontés aux militaires positionnés tout autour de la prison. Mais ils n’ont pas pu, pour l’instant, pénétrer dans l’enceinte où règne un « calme précaire », selon des témoins.

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L’ombre de Ne Muanda Nsemi plane sur Kinshasa

Dans les quartiers environnants, la situation demeure très confuse, notamment à Tshangu, district situé dans l’est de Kinshasa. Vers l’Université pédagogique nationale (UPN), plus à l’Ouest, un groupe de personnes, hommes et femmes, est descendu dans les rues brandissant une banderole sur laquelle on pouvait lire « Le Congo aux Congolais, le Rwanda aux Rwandais ». Invitant ainsi le président Joseph Kabila, qu’ils appellent « Hippolyte Kanambe », à quitter le pays.

« Ces écrits aperçus sur la banderole sont trop proches de la rhétorique de Ne Mwanda Nsemi », a déduit une source officielle qui a requis l’anonymat. Un mois et demi après son évasion, le chef de la secte politico-mystique Bundu dia Kondo (BDK) avait refait une apparition dans une vidéo diffusée sur YouTube. Ce jour-là, le gourou lançait un ultimatum aux Rwandais « qui travaillent pour la colonisation du Congo » de quitter la RDC avant le 7 août.

Selon les sources sécuritaires locales, une intervention des forces de sécurité est en cours pour « rétablir de l’ordre » dans toute la capitale. Les riverains signalent toutefois des activités « timides » au centre-ville. Une seule chose est sûre : la psychose gagne progressivement Kinshasa à la veille des journées du 8 et du 9 août, déclarées « villes mortes » par le Rassemblement de l’opposition.

Au moins douze morts à Kinshasa, deux à Matadi

Contacté par Jeune Afrique, le général Sylvano Kasongo Kitenge, chef de la police à Kinshasa, assure que « la situation est désormais sous contrôle dans la capitale ». L’officier pointe les « adeptes de Ne Muanda Nsemi », selon lui responsables de la confusion qui a régné dans la ville, mais n’avance, pour l’instant, aucun bilan.

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Des sources officielles locales ont indiqué pourtant qu’au moins deux civils avaient été tués dans la commune de Matete, dans le sud de Kinshasa. Une dizaine de morts ont également été signalés à N’Djili, toujours dans la partie méridionale de la capitale.

« Au titre de bilan provisoire, il a malheureusement été déploré à ce stade quelques pertes en vies humaines : douze personnes fauchées par balles perdues dont quatre assaillants à Sainte Thérèse, deux au marché de la Liberté sur le boulevard Lumumba, un à Matete et cinq autres au niveau de Selembao », a indiqué de son côté le colonel Pierrot Rombaut Mwanamputu sur la Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC).

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Le porte-parole de la police congolaise a aussi déploré l’assassinat d’Ilunga, chef du commissariat de Selembao et commandant second de l’escadron mobile d’intervention de Funa, district situé dans le sud de Kinshasa. L’adjoint de ce dernier se trouverait dans un « état critique » après avoir été lynché par les assaillants, selon le colonel Mwanamputu. « Un [autre] élément de la police militaire a reçu un coup de calibre 12 à bout portant du côté des organes génitaux », a-t-il ajouté.

Des tensions ont en outre été signalées dans les villes du Kongo-Central, fief de Ne Muanda Nsemi. Selon la police, des affrontements ont eu lieu à Matadi, capitale de cette province située près de Kinshasa, entre « l’aile dure » de BDK et les forces de l’ordre. Bilan : « Deux morts de présumés adeptes de Ne Muanda Nsemi et trois policiers grièvement blessés. »

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