Côte d’Ivoire : saisie historique de trois tonnes d’écailles de pangolin
Une saisie de trois tonnes d’écailles de pangolin a été réalisée en Côte d’Ivoire, la plus importante jamais enregistrée dans le pays, ont annoncé les autorités jeudi 27 juillet.
Unique mammifère recouvert d’écailles, doté d’une longue langue visqueuse pour capturer des insectes, le pangolin vit dans les forêts tropicales et équatoriales d’Afrique et d’Asie du Sud-Est.
Le pangolin menacé d’extinction
D’aspect préhistorique avec sa petite tête et sa carapace d’écailles jusque sur sa longue queue, il détient le titre peu envié de mammifère le plus victime de trafic au monde, avec environ un million de pangolins capturés ces dix dernières années.
Menacé d’extinction, il est intégralement protégé par le traité de la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées (Cites) depuis septembre 2016.
Chassé pour de fausses vertus curatives
La valeur marchande de la cargaison illégale saisie à Abidjan est estimée à 45 millions de francs CFA (près de 70 000 euros) sur le marché ivoirien, selon le capitaine Gnahore. Mais sa valeur sur le marché asiatique pourrait être cent fois plus élevée, si l’on se réfère aux dernières saisies importantes effectuées en Malaisie et en Thaïlande.
Les écailles se négocient plus de 1 000 euros le kilo au Vietnam ou en Chine. Elles sont parées de nombreuses vertus curatives ou aphrodisiaques par la médecine traditionnelle asiatique, bien qu’elles ne soient composées que de kératine, comme les ongles humains.
« Trafic juteux »
« C’est un trafic juteux », a estimé le capitaine Gnahore, qui s’exprimait dans la cour du siège de l’UCT où étaient exposés une soixantaine de sacs renfermant les trois tonnes d’écailles.
Les huit trafiquants interpellés, de nationalité ivoirienne, burkinabè et guinéenne, font partie d’un « vaste réseau mafieux », a précisé le capitaine, pour qui les peines qu’ils risquent sont trop peu dissuasives.
Peine encourue
« La peine encourue est seulement d’un an de prison et 30 000 FCFA d’amende. On espère vraiment que la loi, qui date de 1960, va être revue rapidement et durcie », comme cela a été le cas au Cameroun, a renchéri Adama Kamagate, de l’ONG Eagle.
Cette organisation d’origine américaine est implantée dans dix pays africains pour lutter contre les trafics de faune et de flore.
Si rien n’est fait pour stopper le trafic, le pangolin, dont la population a chuté de 50% en cinq ans en Côte d’Ivoire, risque de disparaître des forêts de ce pays, a averti Adama Kamagate.
Le stock d’écailles saisies doit être remis aux services des Eaux et Forêts pour être détruit, a indiqué le commissaire Adomo.
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