Guinée : l’agence anti-corruption britannique lance une enquête pour corruption visant Rio Tinto

Le Serious Fraud Office (SFO), chargé de lutter contre la délinquance financière au Royaume-Uni, a annoncé dans un communiqué publié lundi le lancement d’une enquête sur des faits présumés de corruption concernant les activités du groupes Rio Tinto, de ses employés et d’ « autres associés » en Guinée.

Du minerais de fer débarqué dans le port de Rizhao, en Chine, en mars 2010 (illustration). © AP/SIPA

Du minerais de fer débarqué dans le port de Rizhao, en Chine, en mars 2010 (illustration). © AP/SIPA

Publié le 25 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

« Rio Tinto coopérera pleinement avec le Serious Fraud Office et les autres autorités compétentes, comme il l’a fait depuis qu’il s’est signalé en novembre 2016 », a indiqué le groupe dans un communiqué relayé par l’AFP, suite à l’annonce par le SFO du lancement d’une enquête pour corruption visant le groupe, ses employés et certains de ses associés en Guinée.

Le groupe anglo-australien avait déjà signalé, en novembre 2016, le limogeage d’Alan Davies, directeur de la division énergie et minéraux du groupe, qui était responsable du projet Simandou en 2011 et la démission de la directrice des affaires juridiques Debra Valentine, dans le cadre d’une enquête interne sur le versement de 10,5 millions de dollars à un consultant pour le gigantesque projet minier de Simandou, en Guinée. Le groupe avait également déclaré en avoir informé les régulateurs américains, britanniques et australiens.

la suite après cette publicité

« Le conseil d’administration considère que ces cadres n’ont pas respecté les normes attendues d’eux en vertu de notre code de conduite mondial », avait alors expliqué Rio Tinto. Le groupe avait d’autre part précisé que ces limogeages « ne préjugaient pas du cours d’éventuelles enquêtes externes sur cette affaire ».

La police fédérale australienne a confirmé qu’elle enquêtait également sur cette affaire, et que Rio Tinto coopérait aux investigations. Le groupe avait expliqué l’ouverture de cette enquête interne par la découverte, en août 2016, d’e-mails datant de 2011 et relatifs à ces paiements « effectués au bénéfice d’un consultant ayant offert ses conseils » pour le projet.

Accord rompu avec Chinalco

En 2014, le groupe avait conclu un accord avec le gouvernement guinéen pour exploiter avec le chinois Chinalco le gigantesque site de minerai de fer de Simandou, dans le sud de la Guinée, un projet à 20 milliards de dollars. Jugeant en octobre 2016 ne plus pouvoir mener à bien cette entreprise en l’état des cours, Rio Tinto avait annoncé fin octobre que Chinalco reprenait ses parts. Le groupe chinois tente désormais de récupérer la totalité du projet.

Contacté par Reuters, le ministre guinéen des Mines Abdoulaye Magassouba a de son côté expliqué qu’il ne commenterait pas une affaire judiciaire, « surtout à ce stade ». Et d’ajouter : « Nous continuons de travailler au développement du projet de Simandou. »

la suite après cette publicité

L'eco du jour.

Chaque semaine, recevez le meilleur de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires