ONU : les États-Unis critiquent la candidature de la RDC au Conseil des droits de l’Homme

Appuyés par le groupe des treize pays africains du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, la République démocratique du Congo devrait selon toute vraisemblance faire son entrée au mois d’octobre au sein de l’institution onusienne. Un soutien assimilé à un « manquement inexcusable » à la défense des droits de l’Homme par les pays africains, selon Nikki Haley, ambassadrice des États-Unis à l’ONU.

Nikki Haley, l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, à Washington en juin 2017. © Andrew Harnik/AP/SIPA

Nikki Haley, l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, à Washington en juin 2017. © Andrew Harnik/AP/SIPA

Publié le 20 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

« Quand des pays du groupe Afrique avancent la candidature d’un pays comme la RD Congo pour qu’il devienne membre du Conseil des droits de l’homme, cela n’affaiblit pas seulement cette institution, mais alimente également le conflit qui provoque tant de souffrances sur ce continent », a déclaré Nikki Haley, ambassadrice des États-Unis à l’ONU, en référence aux exactions commises dans la province congolaise du Kasaï par les rebelles et les forces armées du pays.

« Tout n’est pas sombre en RDC »

« Comme n’importe quel autre pays, nous méritons de siéger au Conseil, a réagi pour Jeune Afrique Marie-Ange Mushobekwa, la ministre congolaise en charge des droits humains. Tout n’est pas parfait en RDC, mais tout n’est pas sombre. Observez les autres pays : ils ont également leurs problèmes de respect des droits de l’Homme ! »

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L’appui du groupe Afrique à la candidature de Kinshasa intervient après un véritable marathon diplomatique sur le continent du ministre congolais des Affaires étrangères. Depuis le début de l’année, Léonard She Okitundu s’est rendu dans les neuf pays limitrophes de la RD Congo, ainsi qu’au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en Guinée.

Une forme d’entrisme de Kinshasa ?

Un activisme qui s’est traduit par un soutien affiché des pays africains à l’égard de Kinshasa, en refusant notamment le projet de résolution présenté au mois de juin par les Occidentaux d’envoyer une « mission internationale indépendante » enquêter sur les crimes au Kasaï. Finalement, une résolution bien moins contraignante pour Kinshasa a été votée le 23 juin sur proposition du groupe Afrique. Celle-ci prévoit d’associer les enquêteurs internationaux aux Congolais, afin que « les auteurs des crimes » soient jugés par les juridictions locales.

La candidature de la RD Congo au Conseil des droits de l’homme pourrait-elle alors s’apparenter à une forme d’entrisme ? La ministre Marie-Ange Mushobekwa assure ne pas avoir « l’intention de siéger au sein de l’institution pour peser sur des décisions concernant la RD Congo ». « Pour preuve, nous collaborons pleinement avec le Conseil pour faire la lumière sur les tueries dans le Kasaï », affirme-t-elle.

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