Tunisie : Youssef Chahed au Parlement pour faire le point sur la campagne anticorruption

Convoqué en séance plénière par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a passé un grand oral aujourd’hui. Sujet : la lutte anti corruption.

Le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, au Parlement de Tunis, le 26 août 2016. © Riadh Dridi/AP/SIPA

Le chef du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, au Parlement de Tunis, le 26 août 2016. © Riadh Dridi/AP/SIPA

Publié le 20 juillet 2017 Lecture : 2 minutes.

Avant de répondre aux questions des députés – au nombre de 155 sur 217 -, le chef de l’exécutif tunisien a d’abord précisé que la lutte contre la corruption était annoncée au programme présenté lors de son investiture, en août 2016, et qu’elle était également inscrite, avec la contrebande et le commerce parallèle, parmi les priorités du document de Carthage, feuille de route du gouvernement d’union nationale, cosignée par neuf partis et trois instances nationales. Il a ensuite présenté les axes autour desquels s’est déployée la guerre qu’il a déclarée contre la corruption : élaboration d’un plan national, accélération de la mise en place de nouvelles lois et d’un cadre juridique conforme aux normes internationales, réforme de l’administration, respect de la loi et garantie l’égalité entre tous les citoyens.

« La loi doit être appliquée à tous ! »

Le patron de la primature souhaite regagner par ce biais la confiance des citoyens, mais il se défend de régler des comptes politiques et interpelle ses détracteurs : « Depuis quand les corrompus s’élèvent-ils au rang d’adversaires politiques ? Ils ne peuvent être considérés comme des hommes politiques. »  Youssef Chahed a également souligné que « personne ne bénéficie d’une immunité, et nul n’est au dessus de la loi. La loi doit être appliquée à tous ! »

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Faisant le bilan de la campagne entamée le 23 mai par l’arrestation de Chafik Jerraya, il annonce que les dossiers sont entre les mains de la justice et que, dans un premier temps et jusqu’à présent, l’État tunisien a saisi 700 millions de dinars (245,8 millions d’euros).

Véritable action gouvernementale ou campagne politique ?

Un discours qui n’empêche pas les élus d’ergoter. Certains auraient en effet souhaité être consultés avant le premier coup de filet, d’autres estiment qu’il s’agit d’une campagne qui s’essouffle et que certaines actions ne sont pas claires ou pas assez abouties.

« Nous ne sommes pas en train de mener une campagne, c’est toute une politique d’État. C’est une stratégie qui doit perdurer dans le temps afin d’impulser l’économie, favoriser le développement, et regagner la confiance des Tunisiens », a assuré Youssef Chahed devant l’Assemblée. Ce à quoi un député du Front populaire répond que « sa stratégie se résume à une campagne ».

« Dans l’action entreprise pour apurer les rangs de la douane, les 35 agents déférés devant le conseil de discipline, ce n’est pas nouveau. Il faut une volonté politique, de l’audace et de la ténacité pour abattre la corruption », affirme pour sa part Mohamed Abbou, fondateur du parti du Courant démocratique, qui attend du Premier ministre qu’il s’attaque à la corruption des milieux politiques. Mais tous concluent finalement en affirmant leur soutien à l’action gouvernementale.

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