Maroc : nouvelles violences à Al Hoceïma le jour de l’Aïd el-Fitr

Des heurts ont à nouveau opposé lundi les forces de l’ordre aux manifestants du Hirak dans la province d’Al Hoceïma. Le mouvement de contestation rifain avait appelé à un grand rassemblement pour marquer l’Aïd el-Fitr, au lendemain des déclarations du roi Mohammed VI qui a critiqué son gouvernement pour les lenteurs de la mise en œuvre des chantiers de développement dans cette région.

Depuis l’arrestation du leader de la contestation, Nasser Zefzafi, le 29 mai, les manifestations sont quotidiennes à Al-Hoceïma. D’autres villes ont été le théâtre de manifestations, comme Rabat, ici le dimanche 11 juin 2017. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Depuis l’arrestation du leader de la contestation, Nasser Zefzafi, le 29 mai, les manifestations sont quotidiennes à Al-Hoceïma. D’autres villes ont été le théâtre de manifestations, comme Rabat, ici le dimanche 11 juin 2017. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Publié le 27 juin 2017 Lecture : 1 minute.

La ville d’Al Hoceïma a été « complètement verrouillée » par les forces de sécurité. La police a « multiplié des contrôles » sur les voies d’accès à la ville, selon le témoignage d’un journaliste marocain présent sur place et cité par l’Agence France-Presse. « Des manifestants venant de localités voisines, notamment d’Imzouren et de Tammassin, ont été empêchés d’y accéder », précise le journaliste.

Selon un témoin cité par l’AFP, à Ajdir, une localité proche d’Al Hoceima, « des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et des manifestants qui voulaient se rendre » en ville. Les affrontements ont fait plusieurs blessés et les forces de l’ordre ont procédé à « une dizaine d’arrestations » parmi les manifestants. Dans la ville-même d’Al Hoceïma, des manifestants se sont massés aux alentours de 17 heures mais ont été « brutalement réprimés par les forces de l’ordre ».

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Les arrestations de manifestants cristallisent les tensions

Les manifestants avaient répondu à l’appel lancé par les activistes du mouvement contestataire Hirak, qui secoue le Rif marocain depuis huit mois, à un « grand rassemblement » pour marquer l’Aïd el-Fitr. Ils réclamaient notamment la libération des personnes arrêtées lors des précédentes manifestations. « Aucune issue à la crise n’est possible sans la libération des détenus », a jugé un élu local de la région, joint par l’AFP. Il dénonce par ailleurs « la lenteur des procédures judiciaires (qui) a envenimé la situation » et plaide pour que « s’il y a des innocents, qu’ils soient libérés pour apaiser les tensions ».

Ces nouveaux heurts sont intervenus au lendemain des critiques virulentes portées par le roi Mohammed VI à l’encontre de ses ministres, qui a dit « sa déception, son mécontentement et sa préoccupation » devant les retards accumulés dans la mise en place de l’un des principaux programmes de développement de la région du Rif.

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