Tchad : sommés par le front de l’opposition de quitter l’Assemblée, des députés refusent de démissionner

Certains députés de l’opposition, tels Saleh Kebzabo, jugent « utile, nécessaire, dissuasive et salutaire » leur présence au Parlement tchadien, même si leurs militants et le Front de l’Opposition Nouvelle pour l’Alternance et le Changement (Fonac) leur demandent de partir. Ces derniers estiment que leur législature est arrivée à son terme le 21 juin 2017 et réclament la tenue d’élections législatives.

Saleh Kebzabo, à Paris, le 11 juin 2014. © Vincent Fournier/J.A.

Saleh Kebzabo, à Paris, le 11 juin 2014. © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 22 juin 2017 Lecture : 1 minute.

Les représentants de l’opposition jugent « utile, nécessaire, dissuasive et salutaire » leur présence au Parlement tchadien, selon un communiqué signé du leader de l’opposition Saleh Kebzabo, transmis mercredi 21 juin 2017 à l’Agence France-Presse (AFP), bien qu’ils ne représentent qu’un sixième des effectifs de l’Assemblée nationale. Ils répondent là aux militants et aux partis politiques qui leur demandent depuis quelques jours de quitter le Parlement. Celui-ci n’a plus de légitimité à leurs yeux, deux ans après la prolongation du mandat des députés.

Le 21 juin 2015, devait se terminer la troisième législature à l’Assemblée nationale tchadienne, mais une loi constitutionnelle avait prolongé cette législature pour tous les députés, sine die. Mercredi 21 juin 2017, des militants ainsi que plusieurs partis politiques ont estimé qu’en restant, les députés violaient la Constitution. Certains proposent même de saisir le Conseil constitutionnel pour obtenir la dissolution du Parlement qu’ils qualifient « d’illégal et d’illégitime ».

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La tenue d’élections législatives, un « vrai débat »

En février 2017, les élections législatives tchadiennes avaient été repoussées, faute de moyens financiers, selon le gouvernement. Le président Idriss Déby Itno avait alors déclaré qu’elles n’auraient pas lieu avant 2019.

Tout en refusant de démissionner du Parlement, les députés de l’opposition estiment que « le vrai débat est celui de l’organisation d’élections législatives le plus tôt possible » et que « l’argument financier est fallacieux ». Les députés de l’opposition ont demandé au gouvernement « d’organiser rapidement des élections démocratiques et de veiller qu’à l’avenir, toutes les échéances électorales soient scrupuleusement respectées, conformément à la Constitution ».

Plusieurs militants du parti du FONAC, dont fait pourtant partie Saleh Kebzabo, estiment quant à eux que « rester dans cette Assemblée illégale et illégitime, c’est faire le jeu du pouvoir », dans un communiqué publié mercredi 21 juin 2017.

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Le Fonac « réitère sa position de ne plus reconnaître l’actuelle législature à partir de ce jour 21 juin 2017 » et « exige sans délai la tenue immédiate des élections législatives ».

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