Guinée : des dizaines d’orpailleurs burkinabè arrêtés par les autorités risquent l’expulsion
Les forces de sécurité guinéennes ont arrêté, ces derniers jours, des dizaines de Burkinabè accusés de s’être livrés à l’exploitation artisanale de l’or dans une zone non autorisée. Actuellement incarcérés près de Siguiri, dans le nord-est de la Guinée, ces orpailleurs risquent l’exclusion du pays.
Si le nombre de Burkinabè arrêtés n’est pas connu, l’information a été confirmée à l’AFP par une source policière : « Beaucoup de ressortissants burkinabè ont été arrêtés et détenus à la prison civile de Siguiri en attendant d’être expulsés. Ils ne comprennent pas que cette exploitation artisanale de l’or a été interdite par les autorités guinéennes depuis trois ans ».
« Depuis cinq jours, nous vivons dans l’enfer. Nous sommes pourchassés, arrêtés, humiliés (…) par les forces de sécurité guinéennes », a dit à l’AFP Hamidou Zoungrana, un orpailleur burkinabè à Doko, près de Siguiri
Opération de ratissage des zones aurifères
Les orpailleurs burkinabè « sont très nombreux à avoir été arrêtés et incarcérés à la prison centrale de Siguiri ou dans les brigades de gendarmerie et de police de la ville », a-t-il précisé, estimant le nombre d’arrestations entre « cent et deux cents personnes ». Un chiffre invérifiable.
Cette vague d’arrestation découle d’une opération de ratissage des zones aurifères instiguée par le ministère des Mines et menée par l’armée.
Le ministère précise que l’orpaillage est interdit dans cette zone car il s’agit d’une concession de la société Anglo Gold Ashanti de Guinée. De plus, ces orpailleurs ne paient pas d’impôts et détruisent l’environnement, toujours selon les autorités.
Freiner l’orpaillage sauvage
La Guinée multiplie les efforts pour « freiner l’exploitation sauvage des zones aurifères ». Une journée nationale des orpailleurs avait notamment été organisée, le 6 février dernier, sous le patronage du président Alpha Condé. Journée durant laquelle le ministre des Mines, Abdoulaye Magassouba, avait révélé que l’orpaillage avait rapporté 271 millions d’euros au pays en 2016.
En novembre 2015, une centaines d’orpailleurs étrangers, majoritairement burkinabè, mais aussi maliens, ghanéens, béninois ou sénégalais, avaient été arrêtés dans le cadre d’une opération similaire dans la localité de Kintinian, précise l’AFP. Mais, selon les autorités, les orpailleurs chassés des zones aurifères finissent souvent par y revenir.
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