Nigeria : l’explosion d’un gazoduc marque la fin de l’accalmie dans le delta du Niger
Un gazoduc a explosé samedi dans le sud-est du Nigeria, région volatile qui a été frappée l’année dernière par de nombreuses attaques menées par des groupes armés, a annoncé mardi Violin Antaih, le porte-parole de la compagnie nationale des hydrocarbures. Pour lui, il s’agit à n’en pas douter d’un sabotage.
L’explosion, la première enregistrée depuis des mois, s’est produite samedi sur un gazoduc de la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC) près de Sanomi, dans les environs de Warri, capitale de l’État du Delta. « Cela nous a été confirmé, même par les riverains, qu’il s’agit d’un sabotage », a expliqué à l’AFP Violin Antaih. « Sur les photos de l’incident, on voit bien que le gazoduc a été coupé en deux. Si cela avait été une simple rupture, cela n’aurait pas eu cet effet », a-t-il ajouté.
Fin de l’accalmie
Les attaques sur les installations d’hydrocarbures ont été particulièrement fréquentes au cours de l’année 2016, mais le Delta avait connu une accalmie à la suite des négociations engagées entre Abuja et les représentants des communautés de la région, cœur pétrolier du Nigeria.
Mardi matin, les Vengeurs du Delta du Niger (NDA), très actifs en 2016 mais qui n’avaient pas fait parler d’eux depuis des mois, ont posté un message sur leur compte Twitter en italien: « La vittoria è nostra » (la victoire est à nous). L’armée nigériane a assuré qu’elle enquêtait. « Je suis informé de cet incident et nous travaillons à ce sujet. Une commission a été mise en place pour tenter d’en déterminer les circonstances », a expliqué le commandant Apochi Suleiman.
Chute de la production
Dolapo Oni, analyste en énergie pour Ecobank à Lagos, se dit « inquiet » de cette nouvelle attaque présumée, à une période où le Nigeria tente de sortir de la récession économique. « Ce message est sûrement pour faire savoir qu’ils sont de retour », ajoute le spécialiste. « Cela ressemble à une menace. »
Le Nigeria traverse actuellement une grave crise économique, due en partie à la chute des cours du baril, et aux attaques constantes de rebelles sur ses installations pétrolières, qui ont fait tomber la production à 1,4 million de barils par jour en 2016 (contre 2,5 millions il y a dix ans).
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