RDC : le correspondant burundais de la radio-télévision allemande Deutsche Welle détenu depuis cinq jours

Arrêté le 17 mai alors qu’il se trouvait dans l’est de la République démocratique du Congo dans le cadre d’un reportage sur un camp de réfugiés burundais, le correspondant de la radio-télévision allemande Deutsche Welle attend depuis dans la prison d’Uvira d’être fixé sur son sort. Le média a demandé ce lundi sa « libération immédiate ».

Opération de police en RDC en septembre 2016. © John Bompengo/AP/SIPA

Opération de police en RDC en septembre 2016. © John Bompengo/AP/SIPA

Publié le 22 mai 2017 Lecture : 2 minutes.

Après l’arrestation de son correspondant burundais en RDC cinq jours plus tôt, la radio-télévision allemande Deutsche Welle exige sa libération par la voie d’un communiqué publié ce lundi 22 mai. « Nous exigeons des autorités compétentes en RD Congo qu’elles remettent Antéditeste Niragira immédiatement en liberté et qu’elles lui permettent de regagner le Burundi en toute sécurité », est-il écrit.

« Espionnage »

Antéditeste Niragira a été arrêté le 17 mai par l’Agence nationale de renseignement (ANR) alors qu’il se trouvait dans le camp de transit de Kavinvira, dans l’est de la RDC, près de la frontière burundaise. Le journaliste a été interpellé alors qu’il réalisait un reportage dans ce camp qui abrite de nombreux réfugiés burundais, indique par ailleurs la Deutsche Welle dans le communiqué. Il est notamment accusé d’ »espionnage » par les autorités congolaises. Antéditeste Niragira est aujourd’hui détenu dans la prison de la ville voisine d’Uvira, ajoute le communiqué.

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« L’accusation selon laquelle notre correspondant aurait voulu espionner quoi que ce soit est monstrueuse et dépourvue de tout fondement », a déclaré Christoph Jumpelt, un porte-parole de la Deutsche Welle, cité dans le communiqué.

La famille de ce journaliste burundais, père de deux enfants et qui en attend un troisième sous peu, avait perdu sa trace mercredi, avant de découvrir où il était détenu deux jours plus tard. « Cela a été un moment très difficile pour son épouse et toute sa famille, un moment d’angoisse (…) On a craint  le pire », a expliqué à l’AFP un membre de sa famille. « On est un peu rassuré de savoir où il est et qu’il va bien, mais on est aussi très inquiet car les autorités congolaises ont refusé à la famille le droit de lui parler », a-t-il ajouté, sous couvert d’anonymat.

36 000 burundais réfugiés en RDC

Plus inquiétant, la détention d’Antéditeste Niragira rappelle peu ou prou celle qu’a connue Égide Mwemero, un journaliste burundais arrêté en RDC le 13 octobre 2015, et qui a passé près d’un an en détention dans les geôles congolaises sans même avoir été jugé. Il avait été arrêté pour « raisons sécuritaires » quelques jours après le lancement d’une émission quotidienne consacrée au Burundi sur une radio communautaire locale, qui avait été accusée de propager « des propos menaçant sérieusement la paix au Burundi ». Un pays enlisé dans un cycle de violences qui a débuté lors de l’annonce de la candidature en avril 2015 du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat controversé. Ce dernier a été réélu en juillet de la même année.

Des violences qui ont notamment poussé à l’exil plus de 400 000 Burundais, dont 36 000 d’entre eux on trouvé refuge en RDC.

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