Crise en RDC : le Rassemblement sollicite l’aide d’Alpha Condé et de José Eduardo Dos Santos

Félix Tshisekedi, président du Rassemblement de l’opposition congolaise, a appelé ce lundi les chefs d’État africains, notamment ceux qui sont à la tête d’organisations continentales et régionales, à s’impliquer dans la recherche d’un « dénouement rapidement à la crise » politique en cours en RDC.

Félix Tshisekedi, à Bruxelles, le 10 février 2017. © Colin Delfosse pour J.A.

Félix Tshisekedi, à Bruxelles, le 10 février 2017. © Colin Delfosse pour J.A.

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Publié le 25 avril 2017 Lecture : 3 minutes.

Quatre mois après la fin du second quinquennat constitutionnel de Joseph Kabila, la RDC ne parvient toujours pas à s’inscrire dans le schéma d’une transition politique consensuelle. Et ce, malgré la signature de l’accord global et inclusif de la Saint-Sylvestre, le 31 décembre, et la nomination d’un nouveau Premier ministre par le chef de l’État. Un blocage qui a poussé, lundi 24 avril, Félix Tshisekedi, président du Rassemblement, à se tourner vers l’Union africaine (UA) et les organisations régionales.

« Le Rassemblement lance un appel aux chefs d’État africains, particulièrement aux présidents de l’UA [le Guinéen Alpha Condé], de la Communauté de développement d’Afrique australe, SADC [le roi du Swaziland Mswati III, dont le vice-président est le Sud-Africain Jacob Zuma] et de la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs [l’Angolais José Eduardo Dos Santos] afin qu’ils s’impliquent aux côtés du secrétaire général de l’ONU [le Portugais Antonio Guterres], dans le cadre de la résolution 2328 [du Conseil de sécurité], en vue d’un dénouement rapide de la crise congolaise », a déclaré Félix Tshisekedi à l’issue d’une matinée politique organisée à Kinshasa.

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Tshisekedi « disposé » à rencontrer Kabila

Fin mars, le Conseil de sécurité avait en effet demandé à Antonio Guterres d’user de ses bons offices pour accompagner la « mise en oeuvre complète et rapide de l’accord du 31 décembre 2016 », conclu grâce à la médiation des évêques catholiques congolais. Ces derniers ont estimé vendredi 21 avril que la façon dont Bruno Tshibala, dissident du Rassemblement, a été nommé au poste de Premier ministre constituait une « entorse » au compromis politique trouvé.

Joseph Kabila veut faire échec à l’accord de la Saint-Sylvestre.

« Cet acte procède de la stratégie de Joseph Kabila de faire échec à l’accord de la Saint-Sylvestre, de distraire l’opinion et de gagner le temps en attendant de trouver l’opportunité de faire le référendum constitutionnel qui lui permettrait de rester au pouvoir indéfiniment », a pour sa part dénoncé Félix Tshisekedi.

Mais le chef du Rassemblement ne ferme pas la porte et se dit « disposé à rencontrer le président Kabila pour discuter des points restés pendants, à savoir : la nomination du Premier ministre, la présidence du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) et la décrispation politique ».

Kabila cherche de nouveaux alliés

Pour l’instant, Joseph Kabila et son camp, renforcés par le ralliement de quelques frondeurs du Rassemblement, ne comptent pas revenir à la table des discussions pour conclure l’« arrangement particulier », ce document additif censé définir les modalités d’application de l’accord.

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À la place, le chef de l’État congolais s’est lancé dans la recherche des soutiens de sa démarche sur le continent. Après s’être déplacé le weekend dernier en Égypte, où il a dénoncé les « ingérences étrangères » aux côtés du président Abdel Fattah al-Sissi, Joseph Kabila a été reçu lundi à Franceville, dans le sud-est du Gabon, par son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba.

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Les deux hommes ont convenu, entre autres, « d’inscrire la situation en RDC au menu de la prochaine réunion ministérielle de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) les 28 et 29 avril à Libreville ».

En attendant, Félix Tshisekedi prévient : « Sans l’application de l’accord, toutes les institutions de la République à mandat électif sont illégitimes. » Le fils de l’opposant historique Étienne Tshisekedi décédé début février, promet de donner, « en temps opportun », un « mot d’ordre » au peuple congolais.

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