Kwasi Tabury, l’ex-joueur du FC Nantes derrière l’arrivée de Decathlon au Ghana

Le 22 avril prochain, le leader français de la vente d’articles de sport ouvrira son premier magasin à Accra. Un projet porté par l’ex-joueur de football Kwasi Tabury, né dans une famille modeste du Ghana il y a quarante ans et revenu au pays pour y implanter la célèbre enseigne.

Kwasi Tabury, ancien joueur du FC Nantes, pilote l’installation de la marque Decathlon au Ghana. © Capture d’écran/Decathlon.

Kwasi Tabury, ancien joueur du FC Nantes, pilote l’installation de la marque Decathlon au Ghana. © Capture d’écran/Decathlon.

Publié le 14 avril 2017 Lecture : 4 minutes.

Sur le continent, on peut déjà trouver des produits de l’enseigne bleue et blanche au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en République démocratique du Congo et en Afrique du Sud. L’année dernière, elle a aussi ouvert trois magasins supplémentaires sur le continent.

En s’implantant au Ghana, Decathlon amplifie son déploiement en proposant une alternative aux produits de seconde main, par le biais de ses marques propres. Des produits vendus à des prix inférieurs aux produits de marques internationales, déjà présentes sur place.

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Le distributeur d’articles de sport espère trouver au Ghana un modèle duplicable pour pouvoir ouvrir d’autres sites au cours des prochaines années. À la tête de cette aventure, Kwasi Tabury, un Franco-Ghanéen, de retour à Accra après plus de vingt ans passés en France.

Kwasi Tabury est né au Ghana il y a bientôt quarante ans, dans le village d’Odumase, dans la région centrale de Brong Ahafo. Ses parents, exportateurs de morue séchée, l’envoient très tôt faire ses études dans l’Ouest de la France. Durant ses loisirs, il joue au football dans un club vendéen et se fait repérer par le Football Club (FC) de Nantes. Il y joue quelques années avant une blessure qui l’éloigne durablement des terrains professionnels.

« Je grandissais loin de mes parents, ces années passées au FC Nantes m’ont structuré, raconte-t-il. Cela m’a donné une discipline de vie et m’a empêché de faire des conneries ». Bon élève, il poursuit alors ses études. Licence de commerce international en poche, c’est Decathlon qui lui offrira son premier poste. Le début d’un parcours professionnel mené tambour battant.

S’adapter au marché ghanéen

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« Celui qui renonce à être meilleur cesse déjà d’être bon ». L’une des devises du FC Nantes va guider Kwasi Tabury dans ses débuts sur le marché du travail au sein de l’enseigne sportive. « Decathlon et le FC Nantes ont pour moi le même code génétique, le style y est particulier, la culture d’entreprise très forte ». L’enseigne lui donne l’opportunité d’un véritable parcours professionnel au sein de ses équipes.

Dès le milieu des années 2000, il évoque avec l’un de ses recruteurs une idée : implanter Decathlon au Ghana. Un projet devenu son moteur. Il gravit les marches une à une, en saute quelques-unes aussi. D’abord responsable d’un rayon sports collectifs, puis de l’habillement multi-sports, on lui propose de prendre la direction d’un magasin.

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Il devient ensuite chef de produit au siège à Lille. Avant de rejoindre le Ghana, Kwasi Tabury était installé à Amsterdam, aux Pays-Bas, en tant que directeur régional.

Je vis un rêve éveillé, je redécouvre mon pays, je reparle la langue, le twi, que je n’ai jamais oubliée, je comprends les gens.

À l’été 2016, il arrive avec femme et enfants à Accra avec la mission d’implanter Decathlon au Ghana. Moins d’un an après, l’ouverture d’un premier magasin est programmée. « Je vis un rêve éveillé, je redécouvre mon pays, je reparle la langue, le twi, que je n’ai jamais oubliée, je comprends les gens. »

Depuis l’été il travaille beaucoup, « comme si je lançais ma propre entreprise ! » Il observe aussi les habitudes ghanéennes : « Ici la pratique sportive s’envisage différemment de la France ou même de l’Europe, on ne dit pas ‘faire du sport’, mais ‘faire de l’exercice’. J’observe les utilisateurs. On va s’adapter au marché ».

Ici la pratique sportive s’envisage différemment de la France ou même de l’Europe, on ne dit pas « faire du sport », mais « faire de l’exercice ».

Le magasin est situé à Nungua, un quartier de la banlieue d’Accra où vivent les classes moyennes et populaires. Kwasi veut rendre le sport accessible à tous et par ce biais, « améliorer la vie des gens ».

L’une des premières étapes a été de créer la fondation Decathlon Ghana avec l’objectif d’être présent pour la population : proposer des séances de fitness sous le prisme de la santé et du bien-être, accompagner aux devoirs les enfants à la sortie de l’école et leur faire découvrir des disciplines sportives, partir en petites foulées avec des habitants mobilisés pour nettoyer la plage des sacs plastiques qui jonchent le sable.

Par cette dernière action, il « veut montrer aux pêcheurs qu’un rivage propre, c’est possible, si chacun y veille, on peut le faire ensemble ». Il imagine même créer sur la plage un centre de fitness, inspiré par un projet sénégalais similaire.

Prochaine étape : le Sénégal

Depuis plusieurs semaines, Kwasi et son équipe, une quarantaine de personnes dont la majorité à été recrutée sur place, sont dans les starting-blocks. Le magasin ouvre en effet le 22 avril.

Sur une surface de plus de 1 250 mètres carrés, il proposera 3000 produits déployés dans une quarantaine de disciplines sportives. En plus de cette ouverture, un camion au logo de l’enseigne s’installera dans différents quartiers pour des démonstrations sportives et pour vendre des articles de sport.

Le mois prochain, c’est au Sénégal que Decathlon doit ouvrir un premier magasin, après avoir testé une boutique installée dans un container de 70 mètres carrés aux abords d’un terrain de sport à Dakar. L’enseigne française poursuit son développement à l’international avec un chiffre d’affaires qui a dépassé les 10 milliards d’euros en 2016.

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