Sahara occidental : le Maroc annonce son retrait de la zone de Guergarate

Rabat a décidé de retirer ses troupes de cette zone contestée, lieu de tensions avec le Polisario, à la suite d’un appel à la retenue émis par l’ONU en direction des deux parties. Le Polisario n’a pas encore obtempéré.

Un mur de sable dans le Sahara, le 6 novembre 2006. © François Mori/AP/SIPA

Un mur de sable dans le Sahara, le 6 novembre 2006. © François Mori/AP/SIPA

Publié le 27 février 2017 Lecture : 2 minutes.

Le Maroc s’est retiré, dimanche 26 février, de Guergarate, une zone contestée au Sahara occidental à la frontière avec la Mauritanie et théâtre de vives tensions avec le Front Polisario.

Disant vouloir lutter « contre la contrebande », l’armée marocaine avait entamé mi-août dans cette localité la construction d’une route goudronnée au-delà de son mur de défense, une barrière de sable qui marque la frontière entre la zone sous contrôle marocain et le reste du Sahara occidental, aux mains du Front Polisario.

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Les indépendantistes du Polisario ont depuis lors multiplié les incursions dans cette zone, les médias proches de ce mouvement faisant état en décembre dernier de patrouilles de ses combattants et d’installation d’une « base d’appui ».

Plainte de Mohammed VI

L’annonce du retrait de Guerguerat, « sur instruction » du roi Mohammed VI, intervient après une demande en ce sens du Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Vendredi 24 février, Mohammed VI s’était entretenu au téléphone avec Guterres pour « attirer son attention sur la situation grave » dans cette zone. Il avait dénoncé les « incursions répétées des éléments armés du Polisario et appelé l’ONU à « des mesures urgentes » pour y mettre fin.

Le lendemain, le Secrétaire général de l’ONU a rendu public un communiqué où il se dit « profondément préoccupé » par la situation dans la zone, appelant les parties concernées  » à éviter l’escalade ».

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Incursions du Polisario

Dans son communiqué, le Maroc dit « espèrer que l’intervention du Secrétaire général permettra de revenir à la situation antérieure dans la zone concernée, de préserver intact son statut, de garantir la fluidité du trafic routier et, ainsi, de sauvegarder le cessez-le-feu ».

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Selon la presse marocaine, seule une portion de la route contestée – longue de 4 km – a été asphaltée par les autorités marocaines. Les travaux des pelleteuses ont été interrompus depuis les incursions du Polisario, qui se sont multipliées à partir de décembre, selon la même source.

Ces mêmes incursions ont débuté un mois avant le retour fin janvier du Maroc au sein à l’Union Africaine (UA), et visaient notamment « à torpiller ce processus », selon Rabat.

Le Polisario ne s’est pas encore retiré

Qualifiant la décision marocaine de se retirer de la zone de Guergarate de « poudre aux yeux », le front Polisario a estimé, dans un communiqué publié dimanche, qu’il ne doit pas y avoir de trafic commercial dans cette zone contestée, vu qu’elle se trouve sous statu quo onusien.

« Au moment de l’établissement du cessez-le-feu, il n’y avait ni route, ni trafic commercial entre le mur de l’occupation marocain et la frontière mauritanienne », a-t-il déclaré. Mais il n’a pas déclaré son intention de retirer ses troupes comme l’a fait l’armée marocaine.

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