Le ministre ivoirien de l’Agriculture annonce un audit de la filière de commercialisation du cacao

La Côte d’Ivoire est confrontée à une forte chute des cours du cacao, qui a mis en lumière des failles dans son système de commercialisation.

Unité de transformation du Cacao dans l’usine de Choco Ivoire à San Pedro, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, en mars 2016. © Jacques Torregano pour JA

Unité de transformation du Cacao dans l’usine de Choco Ivoire à San Pedro, dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire, en mars 2016. © Jacques Torregano pour JA

Publié le 23 février 2017 Lecture : 2 minutes.

Après la directrice générale du Conseil du Café-Cacao, Massandjé Touré-Litsé, c’est au tour du ministre de l’Agriculture Mamadou Sangafowa Coulibaly de prendre la parole pour tenter de calmer les inquiétudes autour de la commercialisation du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial (40% des volumes).

Le ministre a annoncé dans un communiqué publié le mercredi 22 février une série de mesures, parmi lesquelles « la mise en place d’un comité interministériel présidé par le Premier ministre (Amadou Gon Coulibaly) en vue d’accélérer le processus de retour à la normalisation », ainsi que la réalisation « d’un audit du système de commercialisation du Conseil du Café-Cacao ».

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Il annonce par ailleurs un « renforcement des contrôles » dans le système de pré-ventes et des conditions demandées aux exportateurs pour obtenir le droit d’exporter (agrément).

Le cacao bloqué dans les ports de San Pedro et d’Abidjan

Depuis la réforme mise en place en 2012, destinée à assurer une stabilité et une visibilité sur les prix payés au producteur en vendant 80% de la récolte de manière anticipée, la filière ivoirienne avait bénéficié de cours mondiaux soutenus. Mais depuis le mois d’octobre, le cours mondial a chuté de 30%, passant, à la bourse de Londres, de 2 300 à 1 630 livres sterling par tonne.

Le prix bord champ n’est même plus respecté.

Dans ce contexte, certains opérateurs ont fait défaut sur les volumes qu’ils s’étaient engagés à acheter, ne s’estimant plus capables de payer les 1 100 F CFA au kilo garanti au producteur. Selon le président du syndicat national des producteurs pour le progrès, Moussa Koné, cité par l’AFP, ces derniers peinent en conséquence à écouler leur récolte et « le prix bord champ n’est même plus respecté » par les acheteurs. Les producteurs ont manifesté vendredi 17 février à Abidjan avant d’être dispersés par la police.

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Le phénomène des défauts, conjugué à une récolte en hausse, a par ailleurs entraîné ces dernières semaines un engorgement dans les ports d’exportation, San Pedro et Abidjan. « La situation actuelle est essentiellement due aux défauts d’exécution de certains contrats et à la sous-évaluation de la production sur la campagne principale, le tout pour un volume cumulé d’environ 350 000 tonnes », a confirmé Mamadou Sangafowa Coulibaly. Il précise que l’ensemble de ces contrats avaient été « vendus » et que « les soutiens (mécanismes de compensation financières) avaient entièrement été couverts par le Fonds de réserve et les excédents de stabilisation ».

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