Burundi : le gouvernement boycotte les discussions de sortie de crise devant avoir lieu à Arusha

Selon un communiqué rendu public mercredi soir, le gouvernement du Burundi a décidé de ne pas participer aux discussions de sortie de crise qui doivent s’ouvrir jeudi à Arusha, en Tanzanie.

Un soldat essaie d’effacer l’encre sur son doigt après avoir voté à la présidentielle en 2015. © Jerome Delay/AP/SIPA

Un soldat essaie d’effacer l’encre sur son doigt après avoir voté à la présidentielle en 2015. © Jerome Delay/AP/SIPA

Publié le 16 février 2017 Lecture : 2 minutes.

Pour justifier sa décision, le texte signé par le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, dénonce la présence parmi les invités de la nouvelle session « de certains acteurs violents, notamment des putschistes recherchés par la justice (…), ce qui empiète sur la souveraineté du Burundi ».

Le texte s’insurge également face à la présence de Jamal Benomar, conseiller spécial du Secrétaire général des Nations unies, « qui a été récusé par le gouvernement du Burundi ».

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« Par conséquent, le gouvernement du Burundi a décidé de ne pas envoyer de délégués à Arusha pour cette session », poursuit Bujumbura.

Révision de la Constitution en vue

Outre ce nouveau refus de discuter avec son opposition en exil, comme cela avait été le cas en juillet 2016, le gouvernement a ouvert la voie mercredi à une réforme de la Constitution, dont la société civile et l’opposition craignent qu’elle ne vise à lever la limite du nombre de mandats présidentiels.

Le conseil des ministres a ainsi adopté mercredi soir « un projet de décret » sur la création d’une commission chargée d’ici six à huit mois « de proposer le projet d’amendement de la Constitution de la République du Burundi », a annoncé à l’AFP le premier vice-président burundais, Gaston Sindimwo. 

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Le président Nkurunziza a annoncé le 30 décembre 2016 qu’il pourrait à nouveau se représenter en 2020, « si le peuple le demande », suggérant qu’il était prêt à réviser l’actuelle Constitution, dont l’article 96 prévoit que le chef de l’État « est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une fois ».

« Je ne pense pas que ce soit le fruit du hasard si cette décision tombe la veille de cette importante session du dialogue interburundais », a regretté auprès de l’AFP un diplomate sous couvert de l’anonymat.

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Une crise qui s’enlise

Cette nouvelle session du dialogue interburundais, organisée par le facilitateur régional et ancien président tanzanien Benjamin Mkapa, se poursuit dans le but de sortir le Burundi d’une crise déclenchée il y a près de deux ans par la candidature controversée du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat.

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