CAN 2017 : la Tunisie, « l’Italie de l’Afrique », vient logiquement à bout d’une Algérie peu inspirée

Les Aigles de Carthage pouvaient nourrir des regrets après leur défaite concédée lors du premier match contre le Sénégal (0-2), le 15 janvier à Franceville.

Lors du match de poule Algérie-Tunisie, le 19 décembre 2017 à Franceville (Gabon). © Sunday Alamba/AP/SIPA

Lors du match de poule Algérie-Tunisie, le 19 décembre 2017 à Franceville (Gabon). © Sunday Alamba/AP/SIPA

ProfilAuteur_SamyGhorbal

Publié le 20 janvier 2017 Lecture : 3 minutes.

Brouillons en première mi-temps, ils avaient bien redressé la barre au retour des vestiaires mais sans être récompensés. Supérieurs collectivement, ils avaient manqué d’un soupçon de réalisme dans le dernier geste. Et avaient tiré quatre fois sur les poteaux.

La chance qui avait abandonné la Tunisie au cours de la première journée lui a souri dans son derby contre l’Algérie, remporté 2-1 hier, toujours à Franceville, pour le deuxième match des poules. Un but contre son camp du défenseur Aïssa Mandi, sur une belle frappe de Youssef Msakni (50’), suivi, un quart d’heure plus tard, d’un penalty, transformé par Naïm Sliti, pour une faute de Faouzi Ghoulam sur Wahbi Khazri, bien servi par l’inévitable Msakni : les Aigles de Carthage ont eu cette fois une réussite maximale. Pour autant, ils n’ont pas volé leur victoire.

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Dominés en début de rencontre, bousculés par la vitesse des attaquants algériens, les Tunisiens ont su plier sans rompre, et sont revenus dans le match à partir de la 20e minute, sans se procurer des occasions très franches, mais redoublant les passes et en affichant une belle maîtrise du ballon et une solidarité sans faille. Ils ont été bien aidés par le talent de leur gardien « Balbouli » (Aymen Mathlouthi, pour l’état civil), qui a multiplié les parades rassurantes.

Les Aigles de Carthage ont construit leur victoire en s’appuyant sur leurs vertus traditionnelles

L’Algérie, pénalisée psychologiquement de son côté par l’absence de son portier emblématique, Raïs Mbolhi, blessé, montrait des signes d’énervement et de fébrilité défensive. Elle a manqué d’inspiration dans son jeu collectif et s’est laissée endormir par son adversaire du jour, qui excelle, il est vrai, dans cet exercice. A-t-elle été desservie par son étiquette de favori, alors que les Tunisiens, eux, n’avaient presque plus rien à perdre ?

Les Aigles de Carthage ont construit leur victoire en s’appuyant sur leurs vertus traditionnelles : une bonne assise défensive, une rigueur dans l’organisation, une technique solide et une bonne circulation du ballon, une réelle capacité à subir et à gérer les temps faibles, et de l’opportunisme. Ce n’est pas pour rien si les Tunisiens sont souvent comparés, toutes proportions gardées, aux Italiens. Leurs individualités, en dedans lors du premier match contre le Sénégal, ont su hausser leur niveau, à l’image d’un Aymen Abdennour en quête de rachat, ou d’un Msakni retrouvé.

La confrontation avec ces Fennecs enthousiasmants qui avaient tenu la dragée haute à la grande Allemagne et ne s’étaient inclinés, sur la plus petite des marges, à la toute fin des prolongations en huitièmes de finale de la dernière Coupe du Monde, s’annonçait plutôt déséquilibrée sur le papier. La ligne d’attaque des Algériens, avec Mahrez, Slimani et Brahimi, pèse près de 100 millions d’euros. En face, les Tunisiens alignaient Sliti et Akaichi, joueurs honnêtes mais sans génie, et un immense talent qui n’a jamais vraiment confirmé, Msakni.

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Plus rapides, les Algériens avaient les armes pour faire la différence. Mais leur impatience et l’indigence de leurs mouvements collectifs ne leur a pas permis de garder l’ascendant qu’ils avaient pris en début de match. La réduction du score, intervenue grâce à Sofiane Hanni en toute fin de rencontre reste anecdotique. Entre temps, les Tunisiens, sifflés plusieurs fois hors-jeu, avaient eu maintes fois l’occasion d’alourdir la facture.

Et la suite pour les Aigles ?

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Ce match-référence pourra-t-il leur servir de tremplin pour la suite d’une compétition qui s’annonce finalement très ouverte ? Il leur faudra d’abord assurer au moins un nul contre le Zimbabwe, pour accéder aux quarts de finale. Un résultat dans leurs cordes. On peut faire confiance à Henri Kasperczak, leur entraîneur, pour éviter le piège de l’excès de confiance.

Le sorcier polonais pourra-t-il rééditer son coup de 1996 ? A l’époque, il était déjà sur le banc, et les Aigles de Carthage, qui avaient commencé la compétition par un nul et une défaite, avaient réussi à se frayer un chemin jusqu’en finale, où ils s’étaient inclinés contre les organisateurs sud-africains bien peu fair play (la veille du match, des travaux dans l’hôtel hébergeant la sélection tunisienne avaient commencé « inopinément » à 3 heures du matin…). Assurément, ce coach expérimenté et très respecté est l’un des meilleurs atouts de la Tunisie, qui a gagné le droit de rêver.

Un bémol, cependant, et il est de taille : en quarts, celle-ci risque de rencontrer le Cameroun. Même si les Lions indomptables n’ont pas montré grand-chose pour le moment, ils sont l’adversaire qui réussit le moins aux Aigles de Carthage. Mais il paraît que toutes les malédictions sont faites pour être brisées un jour…

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