Burkina : hommage aux victimes un an après l’attentat de Ouagadougou

Plus d’un millier de personnes ont marché silencieusement ce dimanche à Ouagadougou, en hommage aux victimes de l’attentat qui a frappé, le 15 janvier 2016, plusieurs hôtels et restaurants de la capitale burkinabè.

Personnes rendant hommages aux victimes de l’attentat de Ouagadougou, le 23 janvier 2016. © Theo Renaut/AP/SIPA

Personnes rendant hommages aux victimes de l’attentat de Ouagadougou, le 23 janvier 2016. © Theo Renaut/AP/SIPA

Publié le 16 janvier 2017 Lecture : 2 minutes.

L’attaque avait fait 30 morts et plus de 70 blessés. C’est en leur hommage que le cortège s’est rendu dimanche 16 janvier sur le théâtre de l’attaque jihadiste, avenue Kwame N’Krumah, l’une des principales artères du centre-ville de la capitale burkinabé.

Pour la plupart vêtus de blanc ou de noir, les 1 500 participants ont marché dans un silence glacial avant d’assister à une sobre cérémonie présidée par le chef de l’État Roch Marc Christian Kaboré en présence de nombreux diplomates notamment de France, des États-Unis, du Canada, d’Italie ou des Pays-Bas − pays qui ont perdu des ressortissants dans l’attaque −.

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Le Premier ministre burkinabé, Paul Kaba Thiéba, participait également à la marche.

Une stèle à la mémoire des victimes

À cette occasion, une stèle a été inaugurée sur le terre-plein central entre l’Hôtel Splendid et le restaurant Cappuccino, où la majorité des victimes a perdu la vie.

« C’est pour montrer à la face du monde qu’aucune concession ne doit être faite au terrorisme et aux terroristes que nous sommes rassemblés ici », a lancé, visage fermé, le président Kaboré.

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« Le peuple du Burkina Faso, les familles et proches des victimes ainsi que les amis du Burkina Faso n’oublieront jamais toutes ces personnes arrachées à notre affection dans des conditions dramatiques », a poursuivi le chef de l’État, appelant ses compatriotes à soutenir les forces de défense et de sécurité afin de vaincre « les ennemis de la démocratie et du développement ».

Manque de soutien psychologique

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« La meilleure réponse à ces terroristes est de toujours prendre l’avion, le train, le car voire un taxi de brousse ou de ville et venir déguster un cappuccino dans un Burkina Faso plus splendide et résilient », a de son côté estimé Pascal Lankoandé, le porte-parole des familles des victimes en jouant sur les noms des lieux des attaques meurtrières, parmi lesquels le bar Taxi-Brousse.

Certaines familles de victimes ont toutefois déploré le manque de soutien psychologique et financier.

« Le traumatisme est permanent. Les rescapés adoptent un comportement qu’ils n’arrivent pas à s’expliquer. Cela suppose un accompagnement psychologique. La détonation d’un pétard, d’une moto, le cri d’une personne [provoquent chez] ces rescapés une réaction bizarre. J’aurais souhaité qu’il y ait un suivi psychologique », a plaidé Pascal Lankoadé. Il a perdu sa sœur cadette dans les attentats.

Le restaurant Cappuccino toujours fermé

Un an après l’attaque jihadiste revendiquée Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui l’avait attribuée au groupe Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, le bar Taxi-Brousse et le Splendid Hôtel ont rouvert. En revanche, le restaurant Cappuccino et l’hôtel Yibi sont toujours en travaux. Les responsables de ces établissements dénoncent un manque de soutien du gouvernement.

« Nous avons investi plus de 200 à 300 millions de francs CFA (300 à 450 000 euros) pour la réfection de la moitié de l’hôtel. Il nous reste 75 chambres à refaire », déplore Diakaridia Koné, le manager du Splendid, partiellement rouvert après six mois de fermeture.

En juin 2016, le ministre burkinabé de l’Intérieur avait indiqué qu’une dizaine de personnes avaient été arrêtées depuis mai en lien avec l’attentat de Ougadougou et l’attaque terroriste du 13 mars 2016 à Grand-Bassam. Deux mois plus tôt, son homologue ivoirien avait de son côté estimé à 80 le nombre de personnes interpellées en Côte d’Ivoire dans le cadre des deux attentats.

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