Burkina Faso : 90 personnes ont été inculpées pour le putsch manqué du général Diendéré

Face à la presse, jeudi, le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, Alioune Zanré, a fait le point de l’enquête sur le coup d’État manqué de mi-septembre 2015 du général Gilbert Diendéré. Au total, 90 personnes parmi lesquelles 10 civils ont été inculpées pour leur implication présumée. Le procès n’est toutefois pas attendu avant mars 2017.

Le général Gilbert Diendéré, le 18 septembre 2015, à Ouagadougou. © Theo Renaut/AP/SIPA

Le général Gilbert Diendéré, le 18 septembre 2015, à Ouagadougou. © Theo Renaut/AP/SIPA

Publié le 8 décembre 2016 Lecture : 2 minutes.

Depuis l’ouverture de l’enquête judiciaire sur la tentative de coup d’État de septembre 2015 du général Diendéré et de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la justice militaire a inculpé 90 personnes. Parmi ces dernières, 39 sont actuellement détenues à la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca), a déclaré le commissaire du gouvernement près du tribunal militaire, le commandant Alioune Zanré, jeudi 8 décembre. Il a toutefois précisé que la première audience du procès n’était pas prévue avant mars 2017.

Parmi les personnes détenues, on note en premier lieu le général Diendéré, poursuivi pour crime contre l’humanité, attentat à la sûreté de l’État et haute trahison. La plupart des autres personnes inculpées sont d’anciens militaires du RSP, la garde prétorienne de Blaise Compaoré, dissoute au lendemain de l’échec du putsch. Autre figure majeure des détenus : le général Djibrill Bassolé, ex-ministre des Affaires étrangères de Compaoré qui est accusé de complicité avec les putschistes et, entres autres, d’attentat à la sûreté de l’État.

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Parmi la dizaine de civils également poursuivis pour complicité figurent des cadres du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) comme Léonce Koné, 1er vice-président de l’ancien parti présidentiel, ou encore l’homme d’affaires et ancien président du même parti, Eddie Komboigo. Le leader de l’UNDD, Me Hermann Yameogo ou encore les journalistes Adama Ouedraogo dit Damiss et Caroline Yoda sont aussi concernés.

Incidents de procédure

Devant les journalistes, le commandant  Zanré n’a pas occulté les difficultés qui ont émaillé l’enquête sur le putsch. « Le dossier a connu beaucoup d’incidents qui ont ralenti l’instruction », a-t-il déclaré. Parmi ces difficultés figurent la requête pour la levée de l’immunité de Salifou Sawadogo, du CDP, soupçonné de complicité avec les putschistes ou l’extradition par les autorités ivoiriennes le 26 novembre dernier de trois membres de l’ex-RSP.

Il s’agit de l’adjudant Wekouri Kosse, des sergents-chefs Mohamed Zerbo et Roger Koussoubé dit le Touareg. « Ces éléments sont impliqués dans le putsch et le juge s’affaire à les entendre ». C’est aussi le cas des auteurs présumés de l’attaque du pont Nazinon le 8 octobre dernier. Sur ce dossier qui compte 30 inculpés, les auditions ont montré que certains étaient vraisemblablement fortement impliqués dans le putsch.

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Premier procès connexe le 20 décembre

Dans le cadre du dossier Madi Ouédraogo et de 42 autres militaires poursuivis pour avoir tenté de monter une opération, le 24 décembre 2015, afin de libérer les détenus de la Maca, l’instruction est bouclée. « Au cours de celle-ci, nous avons découvert que certains détenaient des armes et des munitions de guerre. Ils ont été mis en accusation le 2 décembre 2016 et la première audience aura lieu le 20 décembre prochain », a annoncé Alioune Zanré. Et de conclure : « À partir de là, les autres dossiers iront vite. Nous nous attelons à cela ».

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